Ayrton Senna : trente ans déjà !
Le 1er mai 1994, le pilote de F1 se tuait sur le circuit d’Imola. Ce mercredi à 18h15 sur RTL club, ainsi qu’à 22h05 sur La Une, des documentaires lui sont consacrés.
Ayrton Senna est mort. Ce dimanche 1er mai 1994, la nouvelle fait l’effet d’une bombe. Magic Senna, le
plus populaire des pilotes de Formule 1, n’a pas survécu à sa sortie de route au Grand Prix de Saint-Marin. Trente ans plus tard, pour commémorer ce triste accident, La Une propose «Ayrton Senna : Simply the Best», un documentaire dont le titre évoque la chanson que lui dédia Tina Turner, et RTL Club une
biographie sobrement intitulée «Senna».
Terrible week-end
1er mai 1994. 14 h. Il fait sec et ensoleillé sur le circuit d’Imola, en Italie. Avant même que la course ne démarre, elle a déjà un goût amer. Le week-end du GP de Saint-Marin a très mal commencé. Le vendredi, lors des premiers essais libres, le jeune pilote brésilien Rubens Barrichello a été évacué inconscient après un spectaculaire accident. Ayrton Senna, son compatriote, s’est immédiatement rendu à l’hôpital.
Plus de peur que de mal : Barrichello s’en sort avec le nez cassé et un poignet fracturé. «Nos voitures étaient solides comme des tanks, nous pouvions êtres secoués mais pas blessés», estime alors un autre pilote de l’époque, le Britannique Damon Hill.
Le samedi, Barrichello est effectivement dans les paddocks pour assister aux essais qualificatifs. Mais un
autre accident survient. Le pilote autrichien Roland Ratzenberger percute un mur de béton à 300 km/h. Il est tué sur le coup. Ayrton Senna fond en larmes en apprenant la nouvelle.
14h16
Au fil des heures, Senna est de plus en plus préoccupé par la sécurité du circuit. Mais il est bien décidé à remporter son premier GP de la saison. Déjà trois fois champion du Monde, le Brésilien n’a encore empoché aucun point cette année. C’est Michael Schumacher qui caracole en tête du classement et Senna compte bien le détrôner. Pour ce 161e grand prix de sa carrière, il a pris la pole position. Au 6e tour, il est toujours devant Schumy quand il perd le contrôle de son bolide. Il est 14 h 16. Le choc est d’une violence inouïe. Les images du corps inerte dans le cockpit, puis de la tache de sang qui s’élargit au sol, sont explicites. Senna est rapidement évacué et la course reprend peu avant 15 h.
Dans la cabine de TF1, Alain Prost, qui fut longtemps le rival du Brésilien sur les circuits, est atterré : «Ça me paraît absolument inconcevable qu’on puisse continuer à commenter une course !» Mais elle se poursuit. Michael Schumacher monte sur le podium vers 16 h 30.
Pressentant le pire, il renonce à ouvrir le champagne. À 18 h 30, la mort de Senna est annoncée. Heure du décès : 14 h 17. Un électrochoc Celui-ci fait l’effet d’un électrochoc. D’abord au Brésil, sa terre natale, où trois jours de deuil national sont décrétés. Un demi-million de personnes assistent aux funérailles du pilote, dans les rues de São Paulo.
Le monde de la F1 est également ébranlé. Très vite, il est décidé de modifier le cockpit des voitures, de réduire la vitesse dans les virages, de redessiner les circuits… C’est ainsi qu’à Spa-Francorchamps, une chicane est créée au pied du Raidillon. «Pourquoi le monde entier a-t-il été à ce point ému par le mort du champion ?», s’interroge Paul Amar, le présentateur du 20 h de France 2, le lendemain. Et de répondre : «Parce qu’il veut aller, à travers ses héros, toujours plus vite, toujours plus loin, jusqu’à l’extrême. Parce qu’il les croit immortels et parce qu’il découvre un après-midi de printemps que ses dieux vivants peuvent aussi mourir contre un mur de béton.»
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