Aya Nakamura, reine des nominations aux Flammes, les Victoires du rap
Toujours à la Une: Aya Nakamura, ciblée par l’extrême droite pour son éventuelle participation aux JO de Paris, domine les nominations, dans six catégories, de la 2e édition des Flammes, les Victoires du rap et ses courants.
La chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde arrive devant ses homologues masculins Gazo (cinq nominations en comptant les featurings, ces invitations chez d’autres), Tiakola et Werenoi (quatre chacun), selon ces nominations dévoilées lundi.
La cérémonie est programmée le 25 avril au Théâtre du Châtelet, à Paris, comme l’an dernier. Aya Nakamura est notamment opposée pour le titre d’artiste féminine de l’année à Meryl et Nej. L’interprète de « Djadja », son tube de 2018 aux plus de 950 millions de vues sur YouTube, a déjà remporté ce trophée l’an passé.
Les Victoires de la musique, critiquées pour l’avoir snobée avec un trophée anecdotique jusqu’alors, l’ont sacrée artiste féminine en février. Prix que la star r’n’b n’est pas venue chercher, tout comme aux Flammes l’an dernier, alors qu’elle était dans la salle avant sa remise.
Depuis que le magazine L’Express a émis l’idée qu’elle chante un morceau d’Edith Piaf à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques le 26 juillet, la Franco-Malienne est dénigrée par l’extrême droite.
« Elle ne chante pas français, elle ne chante d’ailleurs pas +étranger+ non plus, elle chante on ne sait pas quoi », avait notamment lancé Marine Le Pen.
On a pu lire sur une banderole du collectif identitaire Les Natifs: « Y’a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako ».
« Du bruit »
La présence de l’artiste aux JO n’a pas été confirmée officiellement. Emmanuel Macron a juste lâché qu’elle aurait « tout à fait sa place dans une cérémonie d’ouverture ou de clôture des Jeux ».
En ajoutant que la décision reviendrait au directeur artistique des cérémonies d’ouverture et de clôture, Thomas Jolly.
Tom Brunet, co-producteur de la cérémonie des Flammes, voit dans les attaques contre la chanteuse un « biais raciste ».
« C’est encore incroyable de se dire qu’en 2024, des gens peuvent dire n’importe quoi — pas juste j’aime ou pas — juste parce qu’elle est noire », commente-t-il pour l’AFP. « Tenter de la rabaisser, c’est dangereux, ça crée encore plus de fractures ».
Pour en revenir aux Flammes, Gazo fait face à Tiakola et Werenoi dans la catégorie artiste masculin. Un titre qu’il a remporté l’an passé. Coïncidence ? Gazo a partagé en février ce même prix avec Vianney, cette fois aux Victoires.
« Ça nous a fait sourire, après tant d’années de polémiques où rien n’avait bougé aux Victoires par rapport au rap et au r’n’b », glisse Tom Brunet.
« On sait que les Flammes ont fait du bruit et que ça secoue les pensées et réflexions dans des organismes comme les Victoires », embraye-t-il.
« Pérenniser »
Pour ce responsable, « le boulot n’est pas du tout fini »: « on veut pérenniser les Flammes, cette 2e édition est super importante ».
L’innovation, cette année, est que la cérémonie sera retransmise en direct sur W9, en parallèle de Twitch et YouTube.
« Ce +prime+ sur W9, c’est important: la télé a quelque chose de statutaire, complémentaire avec Twitch et YouTube, détaille-t-il. Ça permet de toucher des gens en milieu rural ou des personnes entre 40-60 ans qui vont regarder la télé et partager avec leur famille ».
L’autre nouveauté, c’est un pré-show pensé autour du tapis rouge devant le Théâtre du Châtelet, qui devrait durer 1H30, avant le début de la cérémonie en elle-même à partir de 21H00.
Pour rappel, les nominations et les lauréats résultent, pour la grande majorité des 24 Flammes décernées, de l’agrégat du vote du public et du vote du jury.
Les Flammes sont nées de l’association de Yard, média et agence de communication dont Tom Brunet est co-fondateur, avec Booska-P, autre média. Spotify, plateforme leader du streaming musical, est associée depuis le début à l’événement.
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