Au nom du père et du fils !
Pas facile d’être père. Mais pas aisé non plus d’être le fils. Surtout dans le milieu très exposé du show-biz. Leçons de construction, entre accrocs et consolidations.
Il arrive, dans le show-biz comme dans tout autre domaine professionnel, que les garçons reprennent le flambeau allumé par leur père, voire leur grand-père. Être à la hauteur de son prédécesseur n’est pas toujours une sinécure. D’autant que trouver sa place s’opère sous les yeux du public et des médias.
Je t’aime, moi non plus
Entre père et fils, il y a parfois des débuts de tendresse tardifs, mais touchants. Comme chez les Cassel. Jean-Pierre, le papa, est un artiste multitalents dès les années 1950 : il joue, danse les claquettes et chante. Difficile de grandir dans l’ombre de cet artiste à l’œil bleu pétillant. D’autant que le fils aîné Vincent est inscrit dans une pension très chic qu’il déteste. Attiré par les arts comme son père, il entre dans une école de cirque. Mais pas question d’être le copié-collé de JP qui s’est souvent distingué dans des rôles de séducteur.
Antihéros…
Alors Vincent trace son propre sillon dans des films sombres dont il est l’antihéros : «La Haine», «Les Rivières pourpres» ou le très violent «Irréversible». Père et fils sont pourtant sur le point de tourner enfin ensemble, quand le premier décède des suites d’un cancer en 2007. «Il devait interpréter mon père dans « Mesrine »», confiait l’acteur à L’Officiel Homme. Quand Cassel Jr est couronné du César du Meilleur acteur pour ce film, en 2009, il fait projeter des extraits de la carrière de Jean-Pierre. «Jeune acteur en colère, j’ai tout fait pour me démarquer de son image. Ce n’est qu’assez récemment que je réalise le chemin parcouru», déclarera-t-il plus tard.
Complètement nul !
Chez les Douglas, si Michael a hérité du magnétisme de Kirk et de sa fossette au menton, il n’en a pas été de même pour ses capacités d’acteur. Hippie, pas très bon élève à l’université, il choisit les cours de comédie par hasard. «Mes parents étaient acteurs, mais je n’avais aucune passion pour ce métier, alors j’y suis venu à contrecœur !», admet-il aujourd’hui. Ses premiers pas sur les planches sont loin d’être concluants. «Mon père est venu voir presque tous mes spectacles, malgré son emploi du temps chargé», a-t-il expliqué à Variety. «Et dès le début, il m’a confié : « Mon grand, tu étais nul, vraiment nul ! ». Il avait raison. J’ai alors eu un trac terrible. J’ignore pourquoi je n’ai pas abandonné, je me suis simplement éloigné pendant un an. J’ai bossé pour m’améliorer, mais j’ai eu un long chemin à parcourir !»
Faire de son mieux !
Le fils de «Spartacus» pose d’abord un orteil au cinéma en tant que producteur du mythique «Vol au-dessus d’un nid de coucou». Et est acteur au petit écran dans la série «Les Rues de San Francisco». Michael finit par crever l’écran en 1984 - il a alors 40 ans – dans «À la poursuite du diamant vert». Et confie avoir suivi la maxime de Kirk pour réussir : «Quoi que vous fassiez, faites de votre mieux et essayez aussi fort que vous le pouvez !»
Fierté réciproque
Au domicile hollywoodien des Sutherland, les héritiers – trois garçons, Kiefer, Rossif et Roeg – ont grandi sans savoir que leur père Donald était un acteur célèbre. Élevés loin des écrans, des plateaux de tournage et des tapis rouges, ils n’ont pas tout de suite eu l’occasion de découvrir «Les Douze salopards» (1967), «M.A.S.H.» (1970) ou le très prenant «Ne vous retournez pas» (1973). C’est bien plus tard que Kiefer, futur héros de la série «24 heures chrono», prend conscience de la notoriété paternelle. Bien que le papa n’ait jamais eu très envie que son rejeton entre, lui aussi, dans le show-biz, les deux hommes ont toujours eu d’excellentes relations et n’ont jamais caché leur fierté réciproque.
Éducation libre
La vie au sein du foyer de Will Smith semble, elle, avoir toujours été cool. Car ce papa a beaucoup appris de ses erreurs avec son premier fils Trey (27 ans) dont il s’était éloigné pour cause de divorce, alors que le garçonnet n’avait que 2 ans. Will en a tiré des leçons, faisant en sorte de se réconcilier avec son aîné, tout en décidant d’être plus proche des enfants de son second mariage (avec Jada Pinkett) dont le surdoué Jaden (22 ans). «Mes mômes sont autorisés à tout me dire», explique la star de 52 ans. Mais gare à ce qu’ils cachent ! Or, Jaden est intrépide. En tant que parent, c’est terrifiant, il est prêt à tout pour ses choix artistiques sans se soucier de ce que les gens pensent !» Jaden, qui a tourné dès 8 ans à ses côtés dans «À la recherche du bonheur», multiplie ses activités avec talent : acteur, rappeur, mannequin, danseur et compositeur. «Le plus beau cadeau que je puisse faire à mes gosses est la liberté. On ne peut pas être heureux quand on a un job et une vie qui ne nous plaisent pas.» Le paternel ne s’est donc pas trompé…
Sang pour sang
Les relations paternelles et filiales ne sont pas toujours aussi harmonieuses. Comme chez les Delon où les liens avec les garçons – Christian Aaron (dit Ari), le fils non reconnu, Anthony ou Alain-Fabien – ont toujours été tumultueux. Tout comme ceux entre feu Johnny Hallyday, père absent souvent en tournée, et son fils aîné David. Même si en 1998 et grâce à un album miracle, les deux hommes se reconnectent. Hallyday Jr s’en souvient encore avec émotion. Son père, lui, avait confié à RFI Musique : «David était dans ses petits souliers et moi aussi j’étais très stressé. Alors, on a fait cet album en connivence avec beaucoup d’amour et d’inquiétude. Mais on en est sortis vivants !»
Découvrez l’interview de Gérard Lanvin et son fils Manu dans le Télépro du 3/06/2021.
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