Au camping des Flots Bleus, derrière Patrick Chirac encore debout, la désolation

L'enseigne est intacte, mais derrière... © Isopix

À l’entrée du camping des Flots Bleus, la silhouette du plus célèbre campeur au monde, Patrick Chirac, est encore debout. Mais plus loin, c’est la désolation : bungalows effondrés, tôles fumantes et pins calcinés, laissés par l’incendie qui a dévoré 6.500 hectares dans la forêt de La Teste-de-Buch (près d’Arcachon sur le littoral du sud-ouest de la France).

Mardi, le ciel bleu éclatant se détache près de la dune du Pilat, en bord d’océan Atlantique. La veille encore, la plus haute dune d’Europe était coiffée d’un immense panache de fumée noir et gris : la forêt brûlait dans ce secteur et les cinq campings situés en contrebas n’en ont pas réchappé.

Aux « Flots Bleus », ou camping de la Dune tel qu’il s’appelait avant d’être rendu célèbre par trois comédies populaires du réalisateur français Fabien Onteniente avec l’humoriste Franck Dubosc dans le rôle principal, l’arche d’entrée métallique, la réception, la supérette vendant des souvenirs des films et l’espace de restauration le long de la route sont relativement intacts. Un peu plus loin, une salle de spectacle avec son rideau rouge et son parterre de chaises vides attendent les vacanciers, évacués de manière préventive la nuit du 13 juillet.

Mais passée la zone de l’entrée, tout autour, ce ne sont que cendres et fumées, amas de tôles, bungalows éventrés et troncs d’arbres calcinés. À côté de véhicules carbonisés, des coulées d’aluminium en fusion encore chaudes. Non loin, le bâtiment des sanitaires est dévasté et des flammes sortent d’un tuyau de gaz de ville à l’extérieur.

« Patrick pleure », a réagi sur Twitter l’acteur Franck Dubosc, qui interprète Patrick Chirac, dont les vacances animées et colorées  au pied de la dune du Pilat ont attiré près de 13 millions de spectateurs dans les salles de cinéma.

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Dans les trois volets satiriques de « Camping », il a immortalisé un campeur boute-en-train, très à l’aise dans son slip de bain moulant.

Seuls quatre bungalows et quelques tentes ont survécu. Des effets personnels, probablement laissés par des campeurs évacués, jonchent le sol.  Au pied de la dune, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, un morceau de bonbonne de gaz qui a explosé la veille.

Dans le ciel, des Canadairs ayant fait le plein dans l’océan survolent les campings pour aller larguer plus loin dans la pinède où des fumées voilent encore le ciel.

« Tout ce qui devait brûler a brûlé. Maintenant ce qui nous intéresse, c’est éviter toute reprise du feu dans le massif », souligne le commandant Matthieu Jomain, porte-parole des pompiers.

Autour du parking visiteurs de la dune du Pilat, préservé du brasier, des flammes sortent de morceaux de troncs carbonisés tombés au sol et du sable noirci sortent encore des fumeroles.

« Parfois, le feu est passé tellement vite que toute la végétation n’a pas brûlé, elle n’en reste pas moins totalement sèche », remarque le commandant Sébastien Castel, des pompiers du département de la Gironde.

« Avec ma femme, on a tout perdu. Perdre son travail et son lieu de vie, ça fait beaucoup », a confié le gérant du célèbre camping des Flots Bleus, Franck Couderc, qui souligne quand même d’une voix lasse que « les vacanciers qui passeront pourront toujours se prendre en photo avec (la silhouette en carton de) Patrick ».

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