Aprile : «Je préfère être maître de mon projet !»

Aprile : «Je préfère être maître de mon projet !»
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Le week-end dernier, nous avons retrouvé le Hervien Aprile au Hangar à Liège pour un show-case ultra privé. L’occasion de lui poser nos questions sur ses projets flambant neufs.

Vous revenez après quatre ans de pause, semée d’embûches…

On va dire que j’ai perdu beaucoup de temps, notamment dans mon travail avec certains managers. Le projet a parfois été délaissé, le timing et les dates n’ont pas été respectés. Dans l’organisation, quand tu n’es pas à 100% maître de ton projet, il faut parfois attendre et se mettre d’accord avec les personnes qui travaillent autour de toi. À l’époque, j’avais aussi signé avec une maison de disques. Il y a un clip qui devait être réalisé, mais finalement le directeur artistique s’est retiré.

Pour ce retour, vous changez de coupe de cheveux, retravaillez votre image. Quel était l’objectif de cette remise en question ?

Je suis une personne qui adore le changement. J’aime ne pas rester sur mes acquis, découvrir des nouvelles choses. Je me pose beaucoup de questions dans la vie mais aussi sur mes projets. J’aime essayer et découvrir des nouvelles choses, ça passe par mon physique. Cela me permet de ne pas m’ennuyer.

Comment trouve-t-on précisément l’univers qui correspond à l’artiste que l’on est dans l’étendue des propositions qu’offre l’industrie musicale ?

Je pense que l’on ne se pose pas vraiment la question, c’est une démarche assez naturelle. Il est clair que pour un projet, on doit faire des choix. Je pense qu’il faut juste rester soi-même dans la manière de faire. Il y a aussi toutes les influences qui gravitent autour de nous et qui parfois, inconsciemment, nous font prendre certaines directions.

Votre papa, Patrick Donnay, travaille aussi dans le milieu artistique et culturel. Avez-vous reçu des conseils de sa part notamment pour la mise en scène de votre projet ?

Même s’il s’agit de deux milieux artistiques, celui de mon père et le mien restent deux mondes totalement différents. En ce qui concerne les conseils que j’ai reçus pour la mise en scène, je me suis plus adressé à mon frère. Mon père m’a donné des conseils pour le management, j’ai d’ailleurs fait le choix de gérer mon projet moi-même. Ça se passe bien comme cela pour l’instant. Je suis souvent indécis donc j’aime me tourner vers ma famille.

Justement, avez-vous été conseillé pour votre dernier clip «On Oppression» ?

J’ai vraiment voulu proposer un visuel différent du premier clip, qui était plutôt premier degré. J’aime plaisanter, j’ai voulu mettre cela en avant. J’ai contacté mon frère, je lui ai demandé de l’aide pour la réalisation de cette deuxième vidéo. On a commencé à déconner en évoquant des idées pour le clip que l’on a finalement gardées parce que quand tu rigoles à ces idées-là, c’est que ça va fonctionner dans le résultat final.

Beaucoup de médias ont essayé de définir votre musique, ce qui n’est pas facile au vu de vos nombreuses influences. L’une de vos particularités réside dans votre style pop/funk comparable à Chic, Maroon 5 ou encore Daft Punk…

J’aime beaucoup que l’on me définisse en tant que tel. Souvent, quand on réfléchit à la question en tant qu’artiste, on a envie que notre projet soit défini d’une certaine manière. Du coup, quand on me cite des influences comme celles-ci, je ne m’y attends pas forcément, ce qui est cool et j’apprécie vraiment.

Vous avez fait la première partie de Suarez à Forest National et «D6bels On Stage» (RTBF). Qu’est-ce que ces deux belles expériences vous ont apporté ?

Ce sont des étapes de ma vie qui marquent, des moments importants qui permettent de grandir. Il est vrai que la première partie de Suarez à Forest National, c’était la première fois que je jouais devant autant de personnes. Je me suis posé plein de questions. Finalement, j’y suis allé limite plus détendu que certains concerts où je chantais devant dix personnes. C’est différent, c’est une autre pression. Une fois que le premier morceau est lancé, tu es détendu, tu essaies de profiter à fond.

Vous avez eu le même manager qu’Angèle pendant un moment. Est-ce un signe annonciateur d’une future carrière aussi grandiose ?

Non, je pense que c’est juste la vie et qu’il y a beaucoup de gens qui ont croisé ce manager. Je crois que c’est une belle personne, il a bossé pour arriver-là. Je ne travaille plus avec lui. À l’époque où je l’ai rencontré et contacté, j’avais besoin d’un manager et il faut savoir qu’il n’y en a pas beaucoup en Belgique. Finalement, les circonstances ont fait que l’on n’a pas continué à collaborer.

Dernièrement vous avez sorti «On Oppression» en conservant ces sonorités pop/soul/groovy qui constituent votre identité. Quand pourrons-nous écouter la suite ?

Je ferai une release party de l’EP qui se déroulera à la Rotonde le 17 janvier prochain. Je suis super content par rapport à cela. Il y a des nouvelles choses qui vont arriver comme des nouveaux morceaux que je vais ajouter à ma setlist. On sortira un nouveau single, avec un clip sans doute, en même temps que l’EP. Je ne vais pas encore dévoiler la date de sortie, je n’avais pas encore prévu de la révéler (rires). Mon objectif est vraiment de continuer à sortir des projets sans qu’il n’y ait forcément trois, quatre ans d’attente. Je préfère travailler en indépendant jusqu’à ce que ce que j’ai des nouvelles opportunités.

Entretien : Olivier Desmet

Photos : Mara Zoda

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