Angelyne, l’éternelle starlette qui rêve de devenir gouverneure de Californie
Bien avant que le monde n’entende parler de Paris Hilton ou de Kim Kardashian, Angelyne avait déjà entrepris de devenir célèbre en faisant tout simplement mine de l’être.
L’autoproclamée « reine des panneaux d’affichage » de Los Angeles est désormais officiellement en lice pour remplacer le gouverneur de Californie au cas où l’improbable référendum pour sa révocation organisé mardi remporte une majorité de « oui ».
Son programme prévoit l’instauration d’une « journée annuelle du bain moussant », un bal masqué, une cure de désintoxication pour hommes politiques, et ne se prend peut-être pas très au sérieux.
« Je suis déjà la reine de l’univers. Gouverneur de Californie serait déchoir », soupire la starlette.
Angelyne et sa Corvette rose bonbon font partie intégrante de Los Angeles et de sa galerie de personnages plus grands que nature. Pendant des décennies, on a pu la voir poser dans des dessous affriolants et poses suggestives sur des panneaux d’affichage avec pour seule mention « Angelyne ».
Son esthétique érotico-kitsch — longs cheveux platine, maquillage outrancier et décolleté débordant — la fait remarquer à coup sûr. Mais quel produit vante-t-elle au juste ?
« Tout le monde disait +Oh, vous êtes si magnifique. Quelqu’un va vous proposer quelque chose+. Personne ne l’a fait. Alors j’ai décidé de m’en charger moi-même », dit-elle à l’AFP.
« Adolescente, je faisais des concours de beauté. Puis j’ai été dans un groupe de rock. Et ensuite j’ai commencé à faire des panneaux d’affichage ».
« Et puis je suis tout simplement devenue internationalement célèbre », minaude Angelyne.
Les sites professionnels consacrés aux célébrités la créditent bien pour quelques apparitions à l’écran comme actrice, mais le plus souvent en tant qu' »elle-même », comme les vedettes du sport ou de la musique.
« Travail de bureau »
Angelyne n’en démord pas: son statut de célébrité professionnelle est mérité, contrairement à ses concurrentes plus jeunes.
Paris Hilton « ne fait rien. Les Kardashian ne font rien », assure-t-elle.
« Moi je fais quelque chose. Je peins, je chante, je danse… Il ne s’agit pas de les rabaisser mais c’est moi qui ai commencé », lance Angelyne.
Sa biographie officielle reste bien vague, et encore davantage sur les dates.
Elle affirme être californienne. Ou ça en Californie ? « Juste la Californie », répond-elle.
« J’ai un doctorat en chimie. Je voulais devenir chimiste mais j’ai fini par me retrouver dans le showbusiness », affirme-t-elle le plus sérieusement du monde, esquivant avec virtuosité les questions sur sa thèse, son université, etc.
Selon un portrait publié en 2017 par The Hollywood Reporter, Angelyne ne serait autre que Ronia Goldberg, née en Pologne en 1950 de parents juifs rescapés des camps de la mort nazis. Après une enfance dans une communauté ultra-orthodoxe d’Israël, l’adolescente aurait grandi dans une banale banlieue de Los Angeles.
Sa dernière tentative de se démarquer a pris la forme de cette candidature parmi la cinquantaine d’autres visant à détrôner le gouverneur Gavin Newsom.
Si le « oui » à la révocation remporte plus de 50% des voix, celui ou celle qui réunit le plus de suffrages sera porté à la tête d’un Etat équivalent à la cinquième puissance économique mondiale.
Cet ovni démocratique – en vigueur sous différentes formes dans une vingtaine d’Etats américains – a déjà suscité l’intérêt de nombreux candidats peu orthodoxes, comme Caitlyn Jenner, du clan Kardashian, un « chaman » autoproclamé et un consultant en cannabis.
Selon les sondages, aucun d’eux n’a une chance de l’emporter.
Arnold Schwarzenegger, lui, avait fait chuter en 2003 le gouverneur démocrate de l’époque à la faveur d’un référendum similaire.
Angelyne était déjà dans la course et avait réuni un peu plus de 2.500 voix. Elle ne semble pas miser non plus sur une victoire cette fois-ci.
« Je ne sais pas. Je suis déjà en train de gagner. Et je ne veux pas d’un travail de bureau », rétorque la starlette, qui fêtera prochainement ses 71 ans si le portrait du Hollywood Reporter est exact.
« Je fais ce que je veux, c’est toute ma vie », sourit Angelyne en se tortillant devant les objectifs de l’AFP sur le capot de sa Corvette rose.
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