Aimer ou réussir, faut-il choisir ?

En se mariant avec le prince Harry, le 19 mai 2018, Meghan Markle abandonnait sa liberté et son indépendance. À son tour, pour protéger ses enfants et sa femme, le prince Harry s’est exilé aux États-Unis. © Isopix

Une fois acquise, la célébrité peut être une obsession qui passe avant tout, y compris la vie de couple et de famille. Pourtant, certains ont encore le sens du sacrifice.

Les petits plaisirs au quotidien, loin des feux de la rampe, est une chose. Le tourbillon des tapis rouges ou des règles protocolaires en est une autre. De toute façon, chaque choix menant à l’équilibre est un chemin escarpé.

Mise au point

L’annonce d’un second enfant à venir, petit frère ou petite sœur d’Archie (2 ans), a été retentissante. Le 7 mars prochain, le prince Harry et son épouse Meghan Markle livreront une «interview sans tabou» à la célèbre Oprah Winfrey sur la chaîne américaine CBS. Après le Megxit, le temps était venu de faire le point sur deux tourtereaux hors du commun dont le mariage a suscité bien des soucis et demandé pléthore de sacrifices.

Ni abandon ni renoncement

Bien qu’actrice et femme farouchement indépendante, Meghan Markle a juré fidélité au prince Harry, en mai 2018. Elle avait 37 ans et lui, 34 ans. Au début, tout le monde s’est réjoui que la demoiselle apparaisse en parfaite duchesse. Chacun se doutait cependant que derrière ce conte de fées se cachaient de lourdes exigences protocolaires. Et ce malgré les dires et l’attitude positive de l’intéressée lors d’un entretien avec la BBC : «Je ne vois pas ce choix comme un abandon ou un quelconque renoncement. C’est un nouveau chapitre ! J’ai eu la chance de tourner dans la série télé « Suits » durant sept ans. Une chance magnifique et une belle opportunité de longévité artistique. Je suis fière de ce job, mais maintenant, je vais travailler en équipe avec Harry !»

Trop de restrictions

Arthur Edwards, journaliste spécialisé en royauté britannique pour le Sun, avait alors résumé le côté moins glamour de ce mariage, énumérant tout ce que Meghan avait dû accepter : «J’ai couvert tous leurs engagements publics et je n’ai jamais vu un couple princier aussi proche et aimant. Malgré cet attachement et les privilèges d’être des «royal people», vous ne pouvez pas simplement aller au cinéma, sortir au restaurant, accepter un selfie avec le passant lambda, sortir avec vos amis comme bon vous semble, vous vêtir à votre guise et continuer d’être libre dans d’autres domaines. Avant Harry, la jeune femme était une actrice prometteuse qui gagnait beaucoup d’argent dans un programme à succès. Elle s’est éloignée de tout cela. Elle a aussi dû dire au revoir à ses réseaux sociaux, ainsi qu’à la possibilité de s’exprimer sur n’importe quel sujet…» À y regarder d’un peu plus près, le Megxit était, à courte ou moyenne échéance, inévitable.

Harry se sacrifie aussi

Ashley Pearson, écrivaine américaine basée à Londres et commentatrice royale, constate avec clairvoyance : «Markle, millionnaire autodidacte, ne pouvait être que la force motrice qui allait libérer son couple de la maison de Windsor. La couverture médiatique négative était trop lourde à supporter. Meghan ignorait à quel point être royale n’avait rien de glamour. En découvrant qu’elle serait une fonctionnaire en tiare, elle a fini par dire stop.

De son côté, acceptant d’éloigner son fils Archie des griffes protocolaires, Harry aussi a sacrifié sa vie d’avant pour connaître le vertige d’une nouvelle existence, un exil, aux États-Unis. Comme l’a rappelé le biographe royal Hugo Vickers : «Loin de sa famille, ses amis, son travail, l’armée, le Prince est morose. Il semble perdu dans sa nouvelle vie…»

Pères exemplaires

D’autres couronnes sont également lourdes à porter. Entre celle de star de l’écran ou des planches, et la casquette de bon père de famille ou de maman dévouée, maintes célébrités tentent aussi d’aligner les options les plus judicieuses.

L’acteur Colin Farrell («The Gentlemen») qui a connu des épisodes de dépression, d’alcoolisme et d’addiction, s’est ressaisi pour l’amour des siens : «Pour mes fils, Henry et James, pour ma compagne (séparé de l’auteure Emma Forrest, il garde secret le nom de son nouvel amour, ndlr), pour ma famille et toutes les personnes qui comptent dans ma vie et mon métier, j’ai décidé de mettre un terme à des années d’autodestruction ! Pour bien aimer quelqu’un, il faut d’abord s’aimer soi-même !»

Papa poule

Chris O’Donnell, dont la carrière a connu un bel essor dans les années 1990, a subitement ralenti cette course à la gloire en devenant chef de famille ! Avec son épouse Caroline, il a eu cinq enfants (Lily, Christopher Jr, Charles, Finley et Maeve) grâce auxquels il a revu son rôle de premier plan : «Maintenant, je suis avant tout vedette à la maison et c’est aussi délicieux que des applaudissements ! On m’a offert de superbes opportunités de films, mais j’ai décidé de les ignorer car, si j’avais continué ainsi, je ne me serais pas marié et je n’aurais pas connu les joies de la paternité !» La star a aujourd’hui trouvé un autre filon : jouer dans des séries («Grey’s Anatomy», «NCIS : Los Angeles», «American Dad») qui lui assurent un job régulier dans des studios de tournage non loin de chez lui.

Dans l’anonymat

Une autre grande star des nineties a choisi de moins tourner : Julia Roberts, maman de Henry et des jumeaux Hazel et Phinnaeus, fruits de sa relation avec le caméraman Danny Moder, a su se faire si rare que les nouvelles générations, dont celle de ses enfants, ne la reconnaissent que très peu en rue ! «Un jour, sur une avenue bondée, des gens m’ont croisée et ont dit : « Oh, c’est Julia Roberts ! C’est Pretty Woman ! », a dit la star à Vanity Fair. «Mon aîné Henry a alors dit : « Pourquoi ces personnes savent-elles ton nom ? » Il était tout étonné ! Moi, ça m’a fait rire ! C’est si amusant et si léger, comparé au poids de la célébrité. Je suis heureuse de m’être mise un peu en marge, en cette époque où tout fait le buzz sur Internet. Quelle tranquillité !»

Auprès des siens

L’actrice Megan Fox n’a pas non plus hésité entre gloire et bébés. La star de «Transformers» s’est muée en «mummy» attentionnée, à 18 ans, après son premier bambin avec Brian Austin Green («Beverly Hills 90210»). Ils ont maintenant trois enfants. «La satisfaction ultime pour moi est d’être auprès de ma progéniture et de mon nouvel amour (Machine Gun Kelly, ndlr). Ce que je voulais faire avant tout de ma vie, c’était d’avoir des bébés», a-t-elle dit au Daily Mail. «Aujourd’hui, la pression s’est inversée. Il m’est devenu plus compliqué de partir tourner un film que de rester auprès des miens. J’ai l’impression que mon travail est de m’épanouir grâce à mes proches et non grâce à une caméra.»

Assumer à tout âge

Certaines de ses célèbres homologues n’ont, elles, pas eu le temps de connaître la gloire. Comme Jamie Lynn Spears (29 ans), la petite sœur de Britney Spears, qui aurait pu être aussi idolâtrée que son aînée. Mais Jamie, star de «Zoey 101» pour l’écurie Disney, est devenue maman à 17 ans, accueillant une petite Maddie, en 2008. Tandis que Britney, submergée par la pression de la notoriété, pétait les plombs, Jamie choisissait la sagesse. «Je me suis mise dans une situation d’adulte, j’assume !», confessait la jeune femme à E ! «Vous devez assumer la responsabilité de vos actions. Je ne me suis pas désolée pour moi-même. Maddie et Ivey Joan, ma seconde fille de 2 ans, comptent plus que ma réussite médiatique, tout comme Casey, le père de Maddie, et James, mon nouveau compagnon et père d’Ivey. Mon travail est de m’assurer que tous soient épanouis. Je fais de mon mieux chaque jour.»

Priorité

Jessica Biel, maman des deux enfants de Justin Timberlake, acquiesce : «Même s’il m’arrive d’être épuisée, ma priorité va aux êtres humains qui gravitent autour de moi. Et quand je sors d’un studio, ma carrière ne passe pas la porte de ma maison !» Jennifer Garner, bien que divorcée de Ben Affleck, ne délaisse pas leurs trois enfants et a décrit son emploi du temps au cordeau à US Magazine : «Je n’ai jamais été absente plus de quatre ou cinq jours. Au début d’un tournage, je m’assois avec la régisseuse et lui dit : «Regardons les grilles horaires : je tiens à savoir quand je peux rentrer chez moi !»

Cet article est paru dans le Télépro du 4/3/2021

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