Adèle Haenel « doit faire confiance à la justice », estime Castaner

Adèle Haenel à Cannes en 2017 © AFP/Archives Laurent EMMANUEL

L’actrice Adèle Haenel, qui dénonce des abus sexuels mais ne voit pas l’intérêt de porter plainte, « doit faire confiance à la justice », a enjoint jeudi Christophe Castaner qui a rappelé la nécessité de « porter plainte de façon systématique » dans de tels cas.

« Il faut la rassurer parce qu’elle porte un traumatisme extrêmement violent. La police comme la justice seront à ses côtés », a déclaré le ministre de l’Intérieur sur France Info.

« Chaque jour, il y a 200 femmes qui viennent dans un commissariat ou une caserne (…) que nous accompagnons. Chaque jour, il y a peut-être une femme, deux femmes, dix femmes qui sont sauvées par la police et la gendarmerie. Il arrive qu’il y ait des loupés, c’est insupportable et je les condamne, et il nous faut améliorer cela de façon permanente (…) mais je veux lui dire à elle, qu’elle doit faire confiance à la justice », a complété M. Castaner.

Dans les cas de harcèlement ou de violences sexuelles, « il faut porter plainte de façon systématique », a rappelé le ministre qui a admis que le « choc » auquel les victimes étaient confrontées, pouvait constituer un frein à une telle démarche.

Avec ses accusations d’abus sexuels contre le réalisateur Christophe Ruggia, Adèle Haenel a remis en lumière les critiques récurrentes adressées à la justice depuis la vague #MeToo.

« La justice nous ignore, on ignore la justice. » D’une formule lapidaire, la comédienne de 30 ans a expliqué à Mediapart pourquoi elle n’envisage pas de porter plainte contre celui qu’elle accuse d’actes qu’elle « considère clairement comme de la pédophilie et du harcèlement sexuel », entre ses 12 et 15 ans, et avec qui elle a tourné son premier film, « Les Diables ».

Le parquet de Paris a annoncé mercredi avoir ouvert une enquête préliminaire pour « agressions sexuelles » sur mineure de moins de 15 ans « par personne ayant autorité » et « harcèlement sexuel ». L’enquête a été confiée à l’Office central de la répression de la violence faite aux personnes (OCRVP).

Interrogée mercredi matin sur l’affaire, la garde des Sceaux Nicole Belloubet avait estimé qu’Adèle Haenel « devrait saisir la justice ». « Elle a tort de penser que la justice ne peut pas répondre à ce type de situations », a affirmé la ministre sur France Inter, tout en saluant le caractère « très courageux » de sa démarche.

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