À Marseille, des milliers de supporters accompagnent le cercueil de Bernard Tapie

Portrait de Bernard Tapie agité lors d'un rassemblement au port de Marseille peu avant ses funéraillles, le 8 octobre 2021 © AFP CLEMENT MAHOUDEAU

Quelques milliers de supporters sont partis en procession vendredi matin, depuis le Vieux-Port, derrière le convoi funéraire de Bernard Tapie, pour rejoindre la Major, la cathédrale de Marseille, où doivent avoir lieu les obsèques de l’ex-homme d’affaires et ex-président de l’OM.

Mort d’un cancer dimanche, à 78 ans, à son domicile parisien, l’ex-député et conseiller général des Bouches-du-Rhône et très éphémère ministre de la Ville de François Mitterrand a choisi Marseille, « sa ville de coeur », pour sa dernière étape, comme l’avait dévoilé son épouse dans le communiqué officiel annonçant son décès.

« On te ramène à la maison », avait expliqué Stéphane Tapie, son fils, sur Instagram mercredi.

« C’est très important pour moi d’être là, pour rendre hommage à celui qui a fait de Marseille et de l’OM ce qu’ils sont aujourd’hui », a expliqué Mireille Brechard, 72 ans, en référence à la Ligue des champions –la seule jamais gagnée par un club français– décrochée par les Olympiens en 1993.

« Bernard Tapie a su créer une ambiance autour du football », rappelle-t-elle à l’AFP, en marchant vers la cathédrale Sainte-Marie Majeure au milieu des chants des supporters, fumigènes à la main pour certains. « Il y avait les feux d’artifice, les avant-matches, il a créé les groupes de supporters. Je retiens aussi l’homme de terrain qui allait gueuler dans les vestiaires après une mauvaise mi-temps », ajoute-t-elle.

« Et ne me parlez pas de VA-OM, il n’y est pour rien », assène la supportrice, en allusion à ce match acheté contre Valenciennes, en 1993, qui lui avait valu 165 jours en prison: « C’est un coup politicien ».

À la Major, à une heure du début de la messe, des centaines de personnes patientaient devant la cathédrale. Mais, que ce soit au Vieux-Port ou près de la cathédrale, on restait loin des marées humaines qui envahissent la ville lors des grandes victoires de l’OM.

« Ma sœur a eu un cancer du pancréas, elle a tenu deux ans et c’est grâce à lui », témoigne Nora Dif, 57 ans, habillée de noir. « Ce bel homme, malgré tout ce qu’il a pu faire, c’était un grand », ajoute-t-elle, préférant elle aussi évacuer les condamnations judiciaires de celui qui a également été acteur, chanteur et homme de médias.

« S’il avait été gourou, il aurait eu une secte avec des milliers d’adeptes », lâche Eric di Meco, l’un des joueurs à avoir gagné cette Ligue des champions de 1993, au micro de La Provence, le journal local, dont l’ancien homme d’affaires était l’actionnaire majoritaire, dans le cadre d’une émission spéciale avec France Bleu Provence.

Bernard Tapie sera inhumé au cimetière de Mazargues, à quelques encablures du Vélodrome, le berceau des exploits de l’OM.

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