À Londres, le pub « Black Dog » devient un lieu de pèlerinage des fans de Taylor Swift

Ce tranquille pub londonien n’aurait jamais imaginé devenir un repaire des fans de Taylor Swift. Mais depuis la sortie du dernier album de la mégastar américaine, les « Swifties » affluent au « Black Dog », qu’ils pensent être le bar de la chanson du même nom.

Malgré la pluie, Dewmi Fernando, touriste de 23 ans venue de Singapour, prend la pose devant la devanture en briques surmontée d’un chien noir, à côté de l’ardoise où les gérants de ce pub du quartier de Vauxhall, au sud de la Tamise, ont écrit à la craie les paroles de « Black Dog ».

Dans ce titre, le 17e du double album « The Tortured Poets Department » et « The Anthology », la chanteuse aux 14 Grammy Awards raconte qu’elle a encore accès à la localisation de son ex sur son téléphone: « Tu as oublié de la désactiver/Et donc je te regarde entrer dans un bar appelé +The Black Dog+/Et percer de nouveaux trous dans mon coeur ».

Les « Swifties », qui adorent décrypter les messages cachés dans les paroles de la chanteuse, se sont mis en quête de ce fameux « Black Dog »… et sont arrivés à la conclusion qu’il s’agissait du pub de Vauxhall, après avoir découvert que l’ex-compagnon de Taylor Swift, l’acteur britannique Joe Alwyn, habiterait à proximité.

Rien ne garantit que ce pub soit celui dont parle la mégastar, qui a créé un véritable sentiment d’intimité avec son public grâce aux réseaux sociaux. Mais la nouvelle s’est disséminée sur TikTok et les fans affluent depuis au « Black Dog » sans discontinuer.

« Ça a été un tourbillon », reconnaît auprès de l’AFP Lily Bottomley, responsable évènementielle du groupe SC Soho auquel appartient le pub.

De passage à Londres, Dewmi Fernando a immédiatement ajouté la visite du pub à son programme: « J’écoute Taylor Swift depuis que j’ai huit ans (…) Elle a fait partie de mon enfance, de mon adolescence, et maintenant de ma vie d’adulte, c’est comme si j’avais grandi avec elle ».

Cocktails « Taylor’s Version »

« Le jour de la sortie de l’album, c’était comme le matin de Noël pour nous. Nous sommes de très grandes fans, et partout où il y aura une référence à Taylor, nous irons la chercher », assure à l’AFP Charlotte Garratt, 23 ans, qui habite dans le Bedfordshire (sud-est de l’Angleterre) et est venue passer la journée à Londres avec une amie.

« On se sent comme des détectives à chercher ce que les paroles signifient, s’il y a des doubles sens cachés ou des métaphores », ajoute-t-elle.

Même si le pub n’est pas encore plein en milieu d’après-midi, toutes les tables sont réservées pour le soir, et des fans s’arrêtent régulièrement devant la devanture pour prendre l’ardoise en photo.

Cet engouement soudain a de quoi réjouir l’établissement, au moment où les emblématiques pubs britanniques traversent une période difficile. Ces deux dernières années, ils ont vu leurs coûts exploser à cause d’une inflation galopante, et peinent à attirer des clients eux-mêmes affectés par la crise du pouvoir d’achat.

Le « Black Dog » a donc décidé d’en tirer profit au maximum, en ajoutant des burgers et cocktails « Taylor’s Version » à son ardoise. Pour la sortie de l’album vendredi dernier, il offrait des bières à tous les fans capables de chanter une chanson de Taylor Swift, avant d’arrêter face à l’affluence de « Swifties ».

« Les quatre derniers jours ont été vraiment chargés (…) Nous allons étendre nos horaires d’ouverture pour accueillir tous ces clients, et il y a un vrai effet +Taylor Swift+ sur les ventes », sourit Lily Bottomley, qui dit toutefois n’avoir « jamais vu » la chanteuse dans le bar.

Les réservations ont « considérablement augmenté » pour une « semaine plutôt pluvieuse d’avril », et le bar est déjà complet pour toutes les dates de concert de la star à Londres cet été.

Certains ont toutefois accusé le pub d’aller trop loin, après que son gérant a confié sur la chaîne Sky News avoir regardé les vidéos des caméras de surveillance pour voir si Joe Alwyn ou la pop star elle-même s’étaient rendus au « Black Dog » ces derniers mois.

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