Julien Vandevenne
Tout simplement
«Spirit in motion», soit «Esprit en mouvement». C’est la devise des Jeux paralympiques. Et elle est valable pour tout le monde, sportifs comme spectateurs.
«Ne regarde pas avec insistance», dit-on aux enfants, lorsqu’ils croisent une personne lourdement handicapée en rue. L’objectif des parents est évidemment louable : ne pas accabler le moins valide, qui n’a sans doute pas demandé à être au centre de l’attention des promeneurs.
Hier encore, une connaissance m’a avoué qu’elle avait du mal à suivre les Jeux paralympiques, car les images des corps meurtris la mettaient mal à l’aise. C’est vrai que par contraste avec les apollons qui paradaient aux Jeux olympiques il y a un mois, la vue des corps meurtris par la nature ou les accidents de la vie a de quoi impressionner.
Mais détourner les yeux est-il une solution ? Car il faut bien regarder la réalité en face. Le handicap (moteur, mental, psychique ou sensoriel) concerne 27 % de la population de l’Union européenne âgée de plus de 16 ans. Une personne sur quatre !
Comme le disait fort justement une sportive concernée le soir de la cérémonie d’ouverture, qui peut réellement prétendre avoir un corps parfait, sans aucun défaut ? Vous en connaissez beaucoup des gens qui sont contents à 100 % du reflet qu’ils renvoient dans le miroir chaque matin ?
Les participants aux Jeux qui se déroulent actuellement à Paris ne demandent non plus à être vus comme des héros ou des personnages surhumains. Ils veulent tout simplement être considérés comme des athlètes semblables à leurs collègues plus valides, qui ont travaillé dur pendant des années pour atteindre leurs objectifs.
Une société plus inclusive, ça commence déjà par changer son regard. Et c’est sans doute l’un des enjeux majeurs de ces deux semaines parisiennes que l’on vous souhaite de vivre pleinement en télé.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici