Nadine Lejaer
Rien, sinon du bien !
La carrière d’Alain Delon est louable : excellent acteur, très bons choix artistiques, gueule d’ange… Mais il faut reconnaître que l’homme n’était pas à la hauteur du comédien.
«De mortuis nihil nisi bonum (dicendum est)», conseillaient déjà les philosophes grecs. Des morts, il ne faut rien dire sinon du bien. Ainsi peut-on traduire l’adage selon lequel passer de vie à trépas vous lave plus blanc que blanc, vous absout de tous vos péchés et ne laisse aux vivants que des souvenirs béats.
Bon, dans la vraie vie maintenant. La carrière d’Alain Delon est louable : excellent acteur, très bons choix artistiques, gueule d’ange… Mais il faut reconnaître que l’homme n’était pas à la hauteur du comédien : égocentrique (même s’il en riait, en César, dans « Astérix aux Jeux olympiques »), fat, doté d’un penchant pour l’extrême droite, fréquentant les milieux mafieux et fort peu respectueux de ses compagnes.
Cela ne nous regarde pas, direz-vous. Peut-être que si. Parce qu’il a lui-même cherché l’amour du public, a adoré être admiré, photographié, interviewé et a rarement raté l’occasion de médiatiser sa vie privée et ses idées politiques.
Que les anciens Grecs me pardonnent, mais des vivants aussi, on aimerait ne rien dire sinon du bien.
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