Julien Vandevenne

Promotion canapé

Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

On n’est jamais bien aussi servi que par soi-même… Mais est-ce bien le rôle d’un journal télévisé de faire la promo du divertissement du soir sur la même chaîne ?

Dans un JT, le temps est précieux. À peine trente minutes (quand tout va bien !) pour raconter comment va le monde. Chaque seconde compte pour un reportage : dans la plupart des cas, le journaliste doit goupiller son sujet en 1 minutes 30, pas plus. Et ce, même s’il nous relate une tragédie.

À côté de ça, on voit les JT de certaines chaînes proposer des séquences qui s’apparentent à de l’autopromotion. Sous couvert d’annonces dans la rubrique «magazine», elles empiètent sur l’espace dédié aux nouvelles bien plus cruciales.

Pour lancer le compteur du Télévie ou inciter les gens à donner pour CAP48, c’est OK. Mais quand il s’agit d’un duplex pour évoquer le lancement de la nouvelle saison d’un télécrochet, ou de présenter le sommaire de l’émission que l’on pourra découvrir le soir-même sur la même antenne, et qui n’a pas grand-chose à voir avec l’information…

Pour les patrons de chaînes, la tentation est grande : les JT sont les émissions les plus regardées de la journée. Quelle meilleure vitrine ? Et puis ça ne coûte pas cher comme reportage : il suffit d’envoyer un stagiaire filmer les coulisses du tournage dans le studio d’à côté.

Mais que fait le CSA ? Si l’on se base sur son dernier monitoring des communications commerciales dans les programmes d’information des médias audiovisuels, la pratique ne semble pas trop alarmer le Conseil supérieur de l’audiovisuel belge… Pourtant, les recommandations du même organe de contrôle semblent plutôt claires sur le sujet.

En attendant, c’est du temps perdu pour l’info, la vraie.

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