C’est un pic, c’est un cap, c’est une plaine de ridules aurait dit Cyrano, pour autant qu’il ait été préoccupé par l’âge venant. Ce n’était sans doute pas le cas. Mais pour nous, qui sommes bien plus terre à terre et moins poètes, le passage de la dizaine flanque un coup au moral.
Même les trentenaires – pourtant la plus belle des décades – se couvrent de crème hydratante, scrutent leur premier cheveu blanc et les pattes d’oie qui s’aventurent au coin des yeux. Tout en étant persuadés que pour eux, c’est déjà le début de la fin.
Qu’ils se rassurent, en vieillissant (ce qu’on a trouvé de mieux pour ne pas mourir, dixit Guy Bedos), le regard des autres devient moins capital, de même que leur avis. Et la maturité faisant son office, l’aspect physique perd tout de même un peu de son importance.
À ceux qui s’inquiètent de constater leur petits «mehins» (en wallon, soucis, incommodités), je conseille la lecture de Jean-Louis Fournier : «Mon dernier cheveu noir – Avec quelques conseils aux anciens jeunes». Son regard désopilant sur le temps qui passe aura vite fait de leur remonter le moral.
D’autant qu’en définitive et en toute logique, nous vieillissons ensemble.
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