Notre pilote Pierre-Yves Rosoux vous parle d’éco-driving
Champion de Belgique 2012 de sa catégorie en BRCC, Pierre-Yves est aussi un spécialiste d’éco-conduite. Ses conseils sont précieux !
Pierre-Yves, cela fait cinq ans que vous roulez en Belgian Racing Car Championship (BRCC) sous les couleurs de Télépro. Revenons sur cette formidable année avec le titre de champion…
Cette année a surtout pu être formidable grâce à Kronos, l’organisateur qui a repris un championnat en faillite. On a bien cru que nous ne roulerions pas du tout en 2012. Bravo à eux pour leur courage !
Au niveau sportif, le championnat avec la Ginetta G50 du Team Astur Car fut une bonne surprise. Avec quelques bons souvenirs, comme la course sous la pluie en prologue des 24 Heures de Spa où nous avons eu un Michelin Award pour notre performance et, bien sûr, le titre de champion de Belgique (GT light). Le 6e de ma carrière. C’est une belle happy end par rapport au début de saison. En 2013, normalement, je devrais faire le Championnat BRCC Sprint et Endurance, toujours sur la Ginetta G50 avec Pierre Piron dans le team Astur Car. Notre objectif est d’aller rafler le titre dans ces catégories.
En plus de vos activités de pilote, vous prodiguez aussi des conseils en éco-driving. Dans quel cadre se déroule ce travail de consultance ?
Cela s’adresse surtout a des sociétés qui désirent diminuer le poste du coût carburant. Le problème est que la technique d’enseignement pur et dur d’éco-driving est assez contraignante, pas très confortable et clairement ennuyeuse. Du coup, la plupart des conducteurs à qui on l’a enseignée ne l’appliquent pas. J’ai eu une demande d’un client qui voulait un apprentissage différent. Je lui ai créé un cours plus simple et plus convivial. Certes moins efficace (15% à la place de 25%), mais très facile à appliquer. Je travaille surtout sur le comportement du conducteur et la compréhension de certaines actions néfastes pour la consommation. Le résultat a été très bon. Nous avons été évalués par 100 de nos participants qui nous ont ont donné une cote de 4/5. Chaque conducteur a diminué sa consommation entre 1 et 1,2 litre, avec une facilité déconcertante. Le résultat attendu était atteint.
«Le plus difficile : se « déshabituer »»
D’après vous, une conduite éco-conduite peut faire économiser 500 euros par an. Quelles sont les choses auxquelles il faut veiller pour y parvenir ?
500 € sur une base de 35.000 km/an, c’est la moyenne suivant le coût du carburant. La conduite reste une action physique et la plus grosse difficulté est de savoir ce remettre en question alors qu’on roule depuis des années d’une certaine manière ou qu’on pense savoir comment bien gérer sa conduite. Vos mouvements et vos attitudes peuvent faire changer la donne. Mon boulot consiste à donner des conseils de conduite purement techniques, mais aussi à changer l’état d’esprit du conducteur afin qu’il se rende compte que certains de ses actes au volant augmentent sa consommation. Vous pouvez avoir une voiture «éco» qui, si elle est mal utilisée, vous fera à peine moins consommer que les autres.
En combien de temps peut-on apprendre les techniques d’éco-driving ? Comment cela se passe-t-il concrètement ?
Généralement, une demi journée suffit. Un peu de théorie et beaucoup de pratique, toujours accompagné d’un moniteur professionnel. Le plus important est d’appliquer tout de suite la technique apprise dans la vie de tous les jours afin que ça devienne une habitude.
«Lors du permis, on apprend peu la technique de conduite»
Sur quel budget doit-on tabler pour acquérir les techniques d’éco-conduite ?
Cela dépend du nombre de personnes en apprentissage. Mais ça varie entre 160 et 180 €.
Quels sont les mauvais exemples de conduite que vous constatez au quotidien et qui vont à l’encontre des principes d’éco-driving ?
J’en vois beaucoup. En règle générale, le conducteur «lambda» est contaminé par les mauvaises habitudes acquises dès le début de sa vie de conducteur. Lors du passage du permis de conduire, on apprend à se déplacer d’un point A vers un point B, en respectant les règles mais avec un minimum de technique de conduite. Après, le conducteur va développer certaines attitudes qu’il pense sincèrement bonnes mais qui augmentent la consommation. Mais aussi d’autres attitudes qui peuvent être dangereuses le jour ou il faut réagir rapidement.
«À 100 km/h sur les trottoirs de Paris»
Une de vos autres passions est le cinéma et plus précisément le pilotage et les cascades au grand écran. Comment ses sont déroulés vos récents tournages dans des films avec Dany Boon ou Bruce Willis ?
Dans «Red 2» à Paris, avec Bruce Willis, c’était assez impressionnant. Les tournages des productions américaines sont de grosses machines et il y a énormément de monde sur le plateau. Parfois jusqu’a 200 personnes ! En plus, rouler vite et «en glisse» en Porsche 997 dans les rues de Paris, c’est vraiment génial ! Les rues sont bien entendu sécurisées mais ça reste quand même étroit surtout quant on roule sur les trottoirs à plus de 100 km/h ! Le tournage de « Eyjafjallajökull » (en référence à l’éruption du volcan islandais), une comédie avec Dany Boon et Valérie Bonneton, était plus familial. Surtout pour moi car nous étions en Belgique et en partie dans des endroits isolés. Toute l’équipe, y compris les acteurs, était ensemble 24h sur 24. En plus, Dany Boon est quelqu’un de très simple et très abordable. Il faut dire aussi que j’avais comme jouets à ma disposition deux Porsche Panamera, un VW Touareg et une Mercedes ML ! Je n’ai pas manqué de boulot, il y avait beaucoup de roulages rapides. J’ai travaillé avec une chouette équipe de production, c’était vraiment sympa !
«Avoir son nom au générique d’un film reste spécial»
Dites-nous quels sont le meilleur et le pire souvenirs de vos aventures au cinéma ?
Pour les bons, je dirais que travailler pour l’équipe Julienne (ndlr : du nom du cascadeur Rémy Julienne) reste a chaque fois un bon moment, ce sont vraiment des chouettes personnes. Et puis c’est un rêve de gosse de travailler dans le cinéma comme cascadeur ou plutôt comme pilote de précision qui est le bon terme en ce qui me concerne. C’est assez particulier d’être grimé pour ressembler aux acteurs qu’on double. J’ai été Dany Boon, Bruce Willis, Valérie Bonetton, j’ai aussi tourné avec des acteurs comme Jean Dujardin («Cash»), Liam Neeson («Taken»), Jason Statham («Transporteur 3»), Mr Bean, John Malkovich («Red 2»), Jacky Chan («Rush Hour 3») Catherine Zeta-Jones («Red 2»)… Avoir son nom au générique reste assez spécial, je pense à chaque fois à mon fils Tom qui a 7 ans et je me dis que ça lui fera un chouette souvenir plus tard.
Pour le pire je n’en ai pas spécialement. Si ce n’est d’être parfois obligé de me promener avec une perruque ou un «maquillage» de chauve. Ces artifices sont collés sur le crâne en début de journée et vous le gardez jusqu’a la fin de celle-ci. L’équipe de tournage ne fait pas attention, mais lorsque vous changez d’endroit et ou que vous passez par un endroit public, les gens vous regarde bizarrement. Pour la drague, ce n’est pas très efficace. Enfin, ça dépend qui vous croisez… (rire).
> 5 conseils à toujours appliquer sur la route
1. L’anticipation et la conduite à vitesse constante sont les bases de l’éco-driving, vous pouvez diminuer votre consommation d’un litre minimum.
2. Un moteur froid consomme jusqu’à 50 % en plus, il faut minimum 5 km pour revenir à une consommation normale, pensez-y !
3. L’utilisation permanente de la climatisation entraîne 5 % de consommation supplémentaire.
4.Une pression de gonflage inadaptée peut augmenter votre consommation jusqu’à 8 %.
5. Une conduite avec des accélérations brutales provoque une surconsommation de 20 % eu route et jusqu’à 40 % en ville.
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