«Mary la magnifique» sur le ring

«Mary la magnifique» sur le ring

À Londres, la boxe fait pour la première fois son apparition aux Jeux olympiques.

Cet événement peut surprendre le commun des mortels, mais pas Mary Kom, ou Mangte Chungneijang Merykom, de son vrai nom. Née il y a 29 ans dans l’état du nord-est du Manipur en Inde, Mary Kom, aînée de quatre enfants, a d’abord lutté pour aider ses parents dans les champs. Depuis son plus jeune âge, elle admire Muhammad Ali. Alors, elle veut assouvir sa passion pour la boxe, mais du haut de ses 157 cm, elle n’est pas prise au sérieux. Loin de se décourager, elle décide de quitter l’école pour se concentrer sur l’entraînement.

Elle prend 3 kilos pour Londres

Mary fait d’abord de l’athlétisme, mais lorsqu’elle apprend que les femmes peuvent enfin monter sur le ring, tout s’enchaîne. Très vite. Un peu plus tard, elle remporte son premier combat. Ses parents apprennent la nouvelle par les journaux. Après avoir définitivement convaincu son père, très réticent, elle écume tous les championnats. Avec l’argent gagné sur le ring, elle nourrit sa famille et crée une académie de boxe. Sa catégorie habituelle, les 48 kg, n’est pas admise à Londres. Peu importe, elle prend trois kilos pour atteindre la plus petite catégorie à Londres. Sacrée championne d’Asie dans sa nouvelle catégorie, cette maman de jumeaux de 4 ans a déjà réussi la première partie de son pari.

Mary a vu son idole Muhammad Ali

À Londres, Mary veut être la première indienne championne olympique de boxe. En 1/4 de finale, elle se débarasse facilement de la turque Rahali. En 1/2 finale, elle se retrouve face à l’Anglaise Nicola Adams, celle qui l’avait battue en qualification olympique. Mary Kom ne veut pas y voir un mauvais présage. Elle donne tout pendant les trois rounds, mais c’est insuffisant. Elle est battue aux points. Elle ne décrochera pas l’or olympique pour son pays. C’est le bronze qui récompense son abnégation. À Rio, Mary aura 33 ans. Aujourd’hui elle ne sait pas encore si elle rejoindra le Brésil pour atteindre son rêve ultime. Quelle que soit sa décision finale,cette femme pas comme les autres force le respect. Présente à la cérémonie d’ouverture, elle a vu son idole Muhammad Ali. Rien que pour cela aussi, elle n’oubliera jamais ses Jeux de Londres.
À demain.

Pierre ROBERT

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