Les Francofolies de Kinshasa bientôt sur La Deux
En septembre 2015, la capitale congolaise accueillait la 1re édition des Francofolies de Kinshasa et réunissait des artistes de tous horizons (La Fouine, Noa Moon, Soprano, Philippe Lafontaine, Daan…).
Sur la Deux, ce mercredi 4 mai à 22.50, un film retrace cette aventure étonnante. Le co-directeur des Francofolies de Spa, Jean Steffens, nous dit tout de cette aventure au long cours.
Vous avez bénéficié du soutien du roi de la rumba congolaise Papa Wemba qui nous a quittés le dimanche 24 avril…
Il est d’ailleurs le fil rouge du film-documentaire. C’était un bonhomme super sympa qui aimait beaucoup l’idée de notre festival. Ce découvreur de talents très respecté nous a permis de rencontrer de jeunes artistes émergents, notamment son batteur de 21 ans. Il était passé à travers toutes les modes, il s’était produit avec Youssou N’ Dour, Peter Gabriel.
Noa Moon, Philippe Lafontaine et Daan ont été les uniques représentants belges aux Francos ?
Oui. La production congolaise est très dynamique et s’est expatriée en Europe. On ignore souvent que beaucoup d’artistes sont congolais comme tous les membres de Sexion d’Assaut, Youssoupha, Lokua Kenza…
Organiser des Francofolies là-bas demande un sacré grain de folie, non ?
Il faut être sérieusement fou mais surtout courageux et passionné ! C’est le projet le plus difficile qu’on ait monté au niveau de notre équipe, même si cela fait vingt-cinq ans qu’on est dans le métier. C’est un investissement à long terme. Cela nous a pris trois ans de préparation pour 61 spectacles.
Cette 1re édition a dû être reportée aussi d’un an ?
En 2014, on a joué de malchance car on a été rattrapé par une 7e crise d’épidémie d’Ebola. On s’est retrouvés coincés car des artistes ne voulaient plus venir. C’était compliqué. On l’a reporté à 2015, mais on n’a pas renoncé. On a perdu de l’argent, mais pas notre honneur. Et le résultat est très encourageant artistiquement. Vous le découvrirez dans le film ! On est très fier d’y être parvenu, malgré les frustrations, les râleries… Ils sont tous venus, ont tous joué à l’heure et ont tous été payés.
Quelle est votre lien personnel avec la RDC ?
C’est un peu mon 2e pays. Ma mère est tanzanienne. Elle a 89 ans et elle est en pleine forme. Mon papa de Malmédy l’a rencontrée en Afrique de l’est. Ils ont voyagé en Tanzanie, au Burundi… Ils ont métissé leurs vies. Et j’ai grandi à Kinshasa.
Quelle a été la plus grande difficulté rencontrée sur le terrain ?
Le respect des engagements et des promesses. Ils ont l’habitude de travailler dans l’urgence, vite et bien. Ils nous disaient : «no stress». Avec notre approche européenne, on est trop carré. Et ce qu’il faut retenir, c’est que tout s’est très bien passé ! Cela a été un plaisir. On a beaucoup investi dans la formation en créant des passerelles entre la Belgique et la RDC. On a bossé à pied d’égalité, on n’était pas là pour les exploiter. Ils l’ont compris. Avec notre partenaire l’Unicef, nous sommes allés dans les écoles pour parler musique, prévention. Noa Moon a rencontré des enfants des rues.
À quand la prochaine édition ?
En 2017. Ce sera tous les deux ans. Cela nous paraît raisonnable pour ne pas se répéter. Il ne faut pas épuiser la programmation artistique.
Caroline Geskens
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