Il est sans doute le cancer dont on parle le moins, et pourtant… avec ses 13 % d’augmentation chaque année, le cancer de la peau fait partie des cancers les plus fréquents et dont l’incidence augmente le plus rapidement.
En Belgique, le mélanome fait environ 400 victimes chaque années. Des jeunes, principalement. Mais si le problème est pris à temps, le taux de mortalité peut diminuer considérablement.
Selon l’enquête «Impact of Skin Cancer in Belgium and Potential Reduction of the Impact by Effective Prevention Programs», la détection précoce des cancers de la peau pourrait sauver plus de 1.250 vies d’ici 20 ans. Alors prendre ses précautions est essentiel ! Mieux vaut prévenir que guérir…
Quelques conseils
L’institut national du cancer (INCA) propose 5 conseils pour éviter au mieux de développer un cancer de la peau :
– Éviter de s’exposer entre 12 et 16 heures, moment où le soleil est le plus agressif,
– Rechercher l’ombre au maximum,
– Se couvrir (chapeau, lunettes, longues manches),
– Utiliser de la crème solaire efficace et ne pas oublier de la renouveler régulièrement,
– Protéger les personnes les plus fragiles (les enfants et ceux qui ont la peau claire et sensible).
Avec ou sans crème ?
Pourtant, bien que ces avertissements soient de rigueur, nos modes de vie et des études contradictoires prouvent parfois qu’il faut prendre tout cela avec des pincettes.
En 2000, des chercheurs ont voulu évaluer l’effet de l’usage d’une crème solaire sur la prévention du mélanome. Et leurs résultats furent surprenants : l’usage régulier d’une crème solaire semble augmenter le risque de mélanome malin d’environ 80%.
Cette conclusion est à mettre en corrélation avec une utilisation inadéquate des crèmes solaires, à indices trop faibles ou de trop mauvaise qualité, laissant croire aux utilisateurs qu’ils pouvaient s’exposer plus longuement au soleil.
D’autre part, nous savons que le soleil est vital. Il est le meilleur moyen de nous procurer de la vitamine D, il fait un bien fou au moral lorsque nous avons manqué de lumière tout l’hiver et il nous permet de produire du lumistérol qui a la capacité d’inhiber la formation de cancers induite par les UV. L’apparition de coups de soleil sur notre peau, par exemple, est censée nous avertir qu’il est temps de chercher un peu d’ombre pour reposer notre épiderme.
Alors s’exposer au soleil sans crème serait le meilleur moyen d’éviter l’apparition de mélanomes ? De quoi y perdre son latin !
Que retenir ?
L’excès nuit en tout ! De manière très concrète, le soleil est certes utile à notre bonne santé, mais il doit être consommé avec modération.
Inutile d’enfiler son costume de cosmonaute pour aller à la plage : c’est la surdose et le non respect de notre corps qui va accentuer les problèmes liés à notre peau en provoquant des mélanomes, même bénins.
Et même si vous avez décidé de vous exposer peu, en faisant attention à vos éventuelles rougeurs dues au soleil et en utilisant de la crème solaire vendue en pharmacie, il reste important de surveiller l’état de votre peau, c’est-à-dire d’observer vos grains de beauté.
Et à ce sujet, une seule règle est à retenir : l’ABCDE.
– A comme Asymétrie : grain de beauté de forme ni ronde ni ovale et dont les couleurs et les reliefs ne sont pas régulièrement répartis autour de son centre.
– B comme Bords irréguliers : bords déchiquetés mal délimités.
– C comme Couleur non homogène : présence désordonnée de plusieurs couleurs (noir, bleu, marron, rouge ou blanc).
– D comme Diamètre – Diamètre en augmentation : une lésion susceptible d’être un mélanome a généralement une taille supérieure à 6 millimètres.
– E comme Évolution : changement rapide de taille, de forme, de couleur ou d’épaisseur.
Floriane Nyssen
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