La semaine agitée du Prince Laurent
Un nouveau dérapage du Prince le plus atypique du Royaume belge et c’est le paysage médiatique qui s’en voit tout chamboulé. Il semblerait, cette fois-ci, qu’en plus des médias, la polémique atteigne les politiques.
On ignore s’il s’agit d’une décision du Prince en personne, mais son compte Twitter n’est désormais plus accessible. À l’origine, une photographie postée sur le réseau social. Remettons les choses en contexte…
Suite à plusieurs incidents, le Premier ministre Charles Michel avait signifié au Prince Laurent qu’il ne pouvait plus rencontrer de dignitaires étrangers. Le Prince, en «sursis», s’est tout de même rendu à la cérémonie du 90e anniversaire de la fondation de l’armée chinoise à l’ambassade de Chine, à Bruxelles. L’objet du délit, la photographie postée sur son compte Twitter, où l’on pouvait le voir poser avec des dignitaires chinois.
«C’est une invitation strictement personnelle, je n’ai pas de commentaire à faire», a réagi Laurent face aux questions de RTL. Or, constate Xavier Miny, constitutionnaliste à l’ULg, aux micros de La Prem1ère : «Il y a des personnages militaires. On voit les uniformes militaires. On voit des dignitaires, des officiels, des drapeaux belges. Donc là on sort du cadre purement privé qui était énoncé au premier abord par le prince Laurent et on rentre dans une visite de dignitaire étranger avec une signification plutôt politique».
C’est ce qui lui est reproché dans cette nouvelle affaire, cette visite, qui a tout l’air d’être politique, implique la responsabilité du Royaume et donc du gouvernement belge. Et dans la législation qui régit les conditions pour bénéficier des dotations princières, il y est stipulé que «si vous rencontrez des dignitaires étrangers dans un cadre plutôt politique, avec une signification politique, vous devez au moins avoir l’approbation du ministre des Affaires étrangères», ce qui, dans le cas présent, n’était pas le cas.
C’est dans ce contexte que Charles Michel aurait proposé, durant un entretien téléphonique avec le roi Philippe, «une sanction proportionnelle» aux agissements du Prince, selon Het Laatste Nieuws et Le Soir. Faut-il y voir une suppression partielle ou totale de sa dotation ? Qui est de 308.000 euros par an. Ce qui est certain, c’est que ce n’est pas au Palais d’appliquer une sanction mais au parlement. Le gouvernement décidera du sort du prince Laurent dans les prochaines semaines…
Jérôme GROGNA
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