La fessée : éducation ou maltraitance ?

La fessée : éducation ou maltraitance ?
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

En Belgique, si la loi interdit toute forme de violence vis-à-vis des enfants, elle n’interdit pas explicitement la fessée. C’est pourquoi le Conseil de l’Europe, organisme européen de défense des droits de l’homme, vient d’épingler notre pays, tout comme la France, le Royaume-Uni, l’Irlande et la Russie.

Sur les 47 pays membres de cet organisme, 27 interdisent tout châtiment corporel envers les enfants. Pionnière en la matière, la Suède a interdit la fessée depuis une trentaine d’années et a vu diminuer de façon significative le nombre de cas de maltraitance.

Fesser son enfant, est-ce le maltraiter ou l’éduquer ?

La question suscite des débats passionnés. Pourtant, la plupart des pédopsychiatres et professionnels de tout poil l’affirment : la fessée ne peut en aucun cas faire partie de l’arsenal éducatif. Elle n’apprend rien à l’enfant, si ce n’est la loi du plus fort.

L’autorité parentale peut très bien s’exercer sans recours à la violence. Encore faut-il apprendre à son enfant, et dès le plus jeune âge, où sont les limites.

Parents coupables ?

Mais combien de parents, poussés à bout, n’ont jamais eu la main leste ? Faut-il tous les taxer de parents maltraitants ? Comme le rappelle Yapaka (un programme de prévention de la maltraitance initié par le Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles) sur son site, «on ne peut mettre sur le même pied la fessée comme méthode éducative régulière, la fessée comme geste sadique d’un adulte ou encore la fessée d’un parent débordé. Dans ce dernier cas, et c’est le plus fréquent, le parent se sent la plupart du temps coupable de son geste et il y a lieu de l’aider à pouvoir en parler avec son enfant quand le climat sera plus calme. »

Encore plus de lois ?

L’exemple suédois tend à le prouver, interdire la fessée dans notre Code civil aurait un impact sur la violence intrafamiliale. Cela donnerait à la société tout entière un cadre clair, même s’il serait bien difficile de surveiller tout ce qui se passe à l’intérieur des chaumières.

Isabelle Moray

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