JO : soirée de folie au Stade olympique…
Jeudi soir, des milliers de spectateurs se dirigent en rangs serrés vers le Stade olympique. Ces privilégiés sont venus pour vivre un peu moins de 20 secondes de pur bonheur !
Comme tous ces fans d’athlétisme, je veux aussi assister à ce moment exceptionnel. À quelques minutes du départ du 200 m, j’essaie de me faufiler pour apercevoir Usain Bolt, plus décontracté que jamais. Une entreprise à hauts risques…
Bolt plane, Blake s’accroche, Weir suit
Plusieurs fois, je suis refoulé par des volontaires trop zélés. No ticket, no place ! Le message est bien reçu mais j’insiste. Pendant dix-neuf secondes et trente deux centièmes, je sais que leur vigilance sera mise à mal. Alors moi aussi, je passe à l’action. En équilibre instable au sommet d’un escalier, je profite pleinement de la course, de cette ambiance surréaliste. Bolt plane, Blake s’accroche, Weir complète le podium. La Jamaïque réalise un triplé historique sur la distance. Pendant plusieurs minutes, le spectacle se prolonge sur la piste. Une piste que sa Majesté Usain ne veut pas quitter. Il salue, prend la pose, fait le pitre. L’homme exulte en communion totale avec 80.000 spectateurs hypnotisés. Je le suis du regard. Il remonte l’allée des journalistes, raconte cent fois cette course qui le fait définitivement entrer dans la légende du sport olympique.
Hans Van Alphen au pied du podium
Très vite aussi, je reprends mes esprits pour suivre le 1.500 m, la dernière épreuve du décathlon. Celle que doit gagner notre compatriote Hans Van Alphen, candidat à une médaille de bronze. C’est l’ultime effort pour lui et tous ces gladiateurs des temps modernes. L’épilogue de deux jours de dépassement de soi pour ces décathloniens, souvent au bord de la rupture, mais qui ne veulent jamais abdiquer. Engagé dans la seconde série, notre compatriote survole cet ultime course, puis s’effondre épuisé. Ils terminent les uns après les autres puis entament ensemble un dernier tour de piste. Leur tour d’honneur. À Londres, Hans Van Alphen a encore prouvé qu’il a l’étoffe d’un grand champion. Il termine au pied du podium. Mais au-delà de cette performance exceptionnelle, il efface des tablettes le résultat de Freddy Herbrand, une 6e place obtenue aux Jeux de Munich en 1972. Lorsque j’évoque cet exploit avec lui, il paraît un peu gêné. Respect pour ce que vous avez réalisé. À Rio, en 2016, il aura 34 ans.Son objectif sera cette fois de monter sur le podium. Un objectif à sa portée.
La voie à suivre pour Tia et le 4×400 !
Et si Hans avait tout simplement montré la voie à suivre à notre relais du 4×400, ce vendredi, et à Tia Hellebaut à la hauteur, samedi. Comme à Pékin, j’aimerais entendre «La Brabançonne» résonner dans le Stade olympique. Alors Tia refais nous le coup d’il y a quatre ans. Fais nous encore rêver !
À bientôt.
Pierre ROBERT
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