Femmes en colère à Herstal !
Une expo retrace la grève des 3.000 ouvrières de la FN en 1966, un jalon dans l’histoire de l’émancipation des femmes. Passionnant !
C’était il y a cinquante ans. Nous sommes dans la seconde moitié du XXe siècle. Bien que les ouvriers, opprimés depuis le début de la révolution industrielle, se soient organisés pour peser dans la balance sociale, les femmes sont toujours en reste.
Pour le même travail, elles n’obtiennent qu’un salaire de misère, sont traitées comme des moins que rien. Quant aux enfants, ils ont attendu la Première Guerre mondiale pour que le travail leur soit interdit avant 14 ans. Ils constituent eux aussi une main d’œuvre docile, taillable et corvéable à merci. Mais revenons à leurs mères. Et dans la région liégeoise.
À la Fabrique Nationale
Elles sont 3.000 ouvrières à la Fabrique Nationale d’armes de guerre, à Herstal. 6.000 petites mains dressées à faire un travail de précision. Tout le reste de l’entreprise – ou presque – dépend de leur savoir-faire. Depuis 1957 et le traité de Rome, le principe de l’égalité des salaires pour un même travail est acquis, mais peine à se mettre en place.Et en 1966, on est encore loin du compte. L’année précédente, l’écart est réduit à 85 %. Les femmes en ont assez ! D’autant que leurs compétences sont systématiquement sous-évaluées. Tout comme leur stress ou la pénibilité de leur ouvrage. C’est décidé, elles s’arrêtent !
Trois mois, une éternité !
Les «femmes-machines» mettront, au bout de trois mois de grève, près de 5.000 personnes au chômage technique. Oh, pas de gaieté de cœur. Les mois sont difficiles, très difficiles pour tous. Mais leur détermination fait des émules. Dans les autres usines, les velléités de justice sociale se font entendre, la solidarité enfle. Bien au-delà de l’incident local, le droit européen est évoqué, le mouvement a un retentissement international.Une étape importante dans l’histoire de l’émancipation des femmes est franchie.
Une exposition à Herstal
Une exposition, répartie sur 1.200 m2, célèbre l’événement. Dans le contexte de l’époque, le combat des ouvrières de la FN est largement évoqué, mais aussi le travail des femmes en usine, leur quotidien, les avancées sociales, les luttes syndicales et leurs victoires et toutes les perspectives futures. Passionnant et à ne pas manquer.
Où ?
Anciens bâtiments Pré-Madame à Herstal Rue du Tige, 13 à 4040 Herstal (entrée par la rue John Moses Browning)
Tarif
Entrée gratuite
Quand ?
Jusqu’au 26 mars 2016
Infos & réservations
reservation@femmesencolere.be
Site à consulter
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