Eurovision 2019 : rien ne va (de nouveau) plus en Ukraine ! [Mise à jour]

Eurovision 2019 : rien ne va (de nouveau) plus en Ukraine ! [Mise à jour]
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

La candidate qui devait représenter l’Ukraine à l’Eurovision refuse d’aller à Tel Aviv. D’autres artistes aussi. Le pays vient de décider de se retirer de la compétition…

Un Concours Eurovision de la chanson sans ses dramas n’est pas un vrai Concours Eurovision. Là où la blague devient lourde, c’est quand ces «couacs» se passent toujours dans la même région du continent, soit entre l’Ukraine et la Russie.

Ce week-end, la télévision ukrainienne organisait sa sélection publique pour Tel Aviv. Tout se passe bien jusqu’à la fin du show où un membre du jury, un peu secoué par le choix des téléspectateurs d’envoyer la chanteuse Maruv, pose à cette dernière la question qu’on n’ose plus poser à l’Eurovision : «La Crimée est en Ukraine ou en Russie ?». Le malaise est plus que palpable.

Cette pique venait de Jamala, la lauréate de l’édition 2016 avec son titre «1944», qui revenait sur la déportation des Tatars (en Crimée) par Staline. La mauvaise blague aurait pu s’arrêter là sauf que, comme la plupart des artistes ukrainiens, pour réussir dans le show-business de la musique, il faut s’exporter dans le grand pays voisin : la Russie. Et même si Maruv a répondu que la Crimée était bien ukrainienne, c’est une fameuse gifle pour sa carrière chez les voisins…

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Mais ce n’est pas tout. La télévision ukrainienne UA-PBC imposerait un contrat qui enferme son représentant puisque la participation à l’Eurovision interdit temporairement de se produire en Russie. Le candidat ukrainien pour Tel Aviv doit se comporter comme un ambassadeur culturel de l’Ukraine et surtout un porte-parole de l’opinion publique ukrainienne dans le monde.  Ajouter à cela que les politiques s’en sont mêlés, et mardi on apprenait que Maruv se retirait de la compétition.

Et les choses ne s’arrangent pas du côté des Carpates. Les deux candidats suivant dans classement de la sélection nationale ont également décliné l’offre du diffuseur. Selon certains sites, le contrat avec la chaîne demande également de rendre son visa d’entrée en Russie. À l’heure d’écrire ces lignes, on ne sait pas si le pays va se trouver un représentant ou s’il compte se retirer de la compétition. À ce stade, il devrait payer une astreinte à l’UER.

Justement, l’UER qui martèle depuis l’édition 2017 et la guéguerre entre l’Ukraine et la Russie qui avait débouché sur un retrait des russes, que le Concours Eurovision est – et doit – rester un événement rassembleur et totalement apolitique. L’Union des radiotélévisions devrait peut-être d’abord donner un coup de pied dans la fourmilière de ses membres, plutôt que de viser systématiquement les médias qui relaient ces petites déconvenues chaque année.

Mise à jour : Entre temps, la télévision ukrainienne vient de communiquer qu’elle renonce à participer au Concours Eurovision de la chanson 2019 à Tel Aviv. Elle était en compétition dans la même demi-finale que la Belgique (le mardi 14 mai)...

Pierre Bertinchamps

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