Télépro est sur le pont… en Avignon ! Coup de zoom sur quelques spectacles vus à la 66e édition du Festival de théâtre, la plus grande scène du monde !
«Au milieu de ce trouble, arrêtons-nous (un instant) et jouons dans le noir»
(Festival d’Avignon 2012)
Comme le titre l’annonce, avant d’entrer dans cette salle, vous devez vous arrêter et vider votre cerveau car ce que vous allez y voir et entendre n’est pas commun. Jouant sur les frontières entre salle et scène, les quatre comédiens de ce spectacle nous servent une histoire hachurée, sans chronologie, aux lieux multiples et où il manque un acteur : l’inspecteur – rôle tenu par chacun des comédiens à tour de rôle. On s’emmêle, on s’y perd et on s’accroche aux quelques éléments qui semblent se regrouper. Quand on finit par détecter l’histoire et qu’on comprend ce qui s’est passé et qui ils sont, on se sent intelligent et courageux.
Jeu complice et mise en scène farfelue
Mais au-delà de cette histoire policière, on se régale du jeu d’acteur simple et efficace. On ne peut pas passer à côté du rôle de Betty – interprété par Florie Abras – qui joue si bien avec le spectateur de son regard complice et coquin. Tout comme les personnages de la pièce, on en tomberait amoureux. À moins qu’on soit des plus conventionnels, on peut apprécier la mise en scène de Vinciane Geerinckx aussi farfelue qu’inventive et toujours juste. On déplorera une petite chose : l’heure tardive à laquelle il faut faire tant fonctionner notre cerveau qui a déjà beaucoup emmagasiné dans la journée. En conclusion, le collectif 6.35 c’est du belge, ça vaut le détour et… un peu de concentration.
Victoria LAURENT
«Au milieu de ce trouble…», thriller théâtral éclaté d’après « Dans le noir » de Régis Duqué (éd. Lansman). Adaptation et mise en scène : Vinciane Geerinckx. Avec Florie Abras, Frédéric Kusiak, Pascal Lazarus et Jérémie Vanhoof. Une coproduction des compagnies Ecknobul et Sur le fil.
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