Dossier JO : Oscar carbure au carbone

Dossier JO : Oscar carbure au carbone

Pour la première fois, un athlète amputé participera successivement aux Jeux olympiques et paralympiques. Le phénomène est Sud-Africain. Son nom : Oscar Pistorius.

Oscar Pistorius

Rival des frères Borlée

La présence d’Oscar Pistorius, cet été, aux Jeux de Londres suscite un intérêt particulier. Spécialiste du 400 mètres, il sera l’un des adversaires sur le tour de piste de Kevin et Jonathan Borlée.
Son histoire ? C’est celle d’un traumatisé de la vie, né sans péroné, les deux pieds atrophiés, puis amputé sous les genoux à l’âge de 11 mois afin d’être débarrassé de ces extrémités inutiles. S’ensuit une adaptation instinctive et exceptionnelle au handicap, avec le sport comme fil rouge, l’athlétisme comme bouée de sauvetage. Le reste est affaire de volonté, de prédispositions naturelles et, forcément, de technique : deux échasses de carbone, baptisées «Cheetah» – traduction : guépard, parce qu’elles lui donnent la vitesse et l’aisance du félin susnommé -, autorisent Oscar Pistorius à incarner l’impossible. Et pour cause : pour la première fois, un athlète handisport participera successivement aux Jeux olympiques et aux Jeux paralympiques !

Sortir du déni, relever un défi

C’était le rêve d’Oscar Pistorius. Après avoir été champion paralympique sur 200 mètres à Athènes, puis médaillé de bronze sur 100 mètres, après avoir accumulé les records du monde, vingt-six au total, catégorie T44, celle des amputés, le Sud-Africain se lance un autre défi : sortant du déni, il s’en va chercher la concurrence ailleurs. Se mesurant aux valides, il termine deuxième du 400 mètres des championnats de son pays en mars 2007 (son meilleur temps : 46 »34), il s’invite sur les meetings européens, il brigue une place aux Championnats du Monde d’Osaka. Et s’il ne parvient pas à se qualifier pour les Jeux de Pékin, ni pour les Mondiaux de Berlin, il prendra part à ceux de Daegu et, surtout, le voilà sur 400 mètres à Londres.

Le TAS lui donne raison

Exceptionnel ? Certes ! Mais dérangeant pour ceux qui considèrent que les lames en fibre de carbone (poids : 512 grammes chacune – coût : +/- 30.000 € la paire) utilisées par Oscar Pistorius lui permettent de bénéficier d’un avantage sur ses rivaux : sur une épreuve comme celle-là, où l’action du pied est essentielle tandis qu’il commence à fatiguer à l’approche des 150 derniers mètres, les prothèses du Sud-Africain fournissent une énergie particulièrement bienvenue en cet instant décisif de la course. Saisi, le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) rejette l’argument : désormais, Oscar Pistorius pourra disputer toutes les compétitions où il souhaite s’aligner. Pour peu, bien sûr, qu’il ait préalablement satisfait aux critères de sélection. Ou qu’il ait été repêché. Comme ce sera le cas cette fois. Éliminé en 1/2 finale l’an dernier à Daegu, où il devient néanmoins vice-Champion du Monde avec le relais sud-africain, Oscar Pistorius cherchera également à atteindre les 1/2 finales aux Jeux de Londres. Quel athlète aurait-il été sur deux jambes ? Impossible à présumer. Question subsidiaire : ne vaut-il pas mieux un coureur juché sur lames qu’un autre boosté à la poudre blanche à canon et autres hormones de croissance illicites ?

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