Don d’organe(s) ou don de corps ?
«Quelle est la différence entre le don d’organe et le fait de léguer son corps à la science ? Peut-on revenir sur sa décision ? Quelles sont les démarches à effectuer ?», demande Denise R. de Huy.
Régulièrement, les autorités et les institutions concernées, en l’occurrence les facultés de médecine, tirent la sonnette d’alarme. Actuellement, les dons d’organes ne permettent pas de combler la demande et le nombre de corps légués à la science n’est pas suffisant. C’est l’occasion de revenir sur deux gestes distincts, mais qui témoignent, tous deux, d’une grande générosité.
Tous donneurs, par défaut
La règle du «don sans objection» – ou «consentement présumé» – a été érigée par la loi du 13 juin 1986 sur le prélèvement et la transplantation d’organes.
Concrètement, toute personne (décédée) est un donneur potentiel, à moins qu’elle n’ait officiellement décidé le contraire de son vivant (auprès de son administration communale). Autre exception à cette règle générale : la famille proche du défunt (enfants, parents ou conjoint) peut s’y opposer.
Pas d’incompatibilité
Le don d’organe(s) et le fait de léguer son corps à la science sont deux choses différentes, mais elles ne sont pas incompatibles.
Une fois l’organe prélevé, le corps du donateur peut être légué à la science. Ou pas. Reste que, si l’intérêt du don d’organe(s) est assez évident – sauver la vie d’une autre personne – la finalité du don de corps est par contre beaucoup plus floue…
Le don de corps
Contrairement au don d’organe(s), qui permet de sauver immédiatement une vie, le don de corps doit être perçu de manière plus globale.
Il permet en effet aux étudiants en médecine et en chirurgie de parfaire leurs connaissances. Le don de corps permet donc à la médecine d’évoluer, ce qui profitera, finalement, à des millions de personnes.
Les démarches
La personne qui souhaite léguer son corps à la science doit prendre contact avec l’hôpital universitaire de son choix.
Le CHU de Liège, par exemple, fait partie des institutions reconnues. Il n’y a pas de limite d’âge pour donner son corps à la science. Toute personne adulte peut entamer les démarches, à n’importe quel moment de sa vie. Une fois que la décision est prise, il faut remplir un formulaire actant sa volonté. Important : il est possible, à tout moment, de revenir sur sa décision, même après avoir signé le document. Aucune justification ne sera demandée.
Laurent SMITZ
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