Changement d’heure : 60 minutes qui peuvent tout changer !
Ce dimanche, les horloges, montres, réveils et autres appareils électroniques reculeront d’une heure. À 03h00, il sera 02h00, signe que l’hiver approche. Ancré dans les moeurs depuis plus de quarante ans, ce décalage horaire, décrié par une vaste majorité d’Européens, appartiendra bientôt au passé. Cela pourrait même être la dernière fois que nous passons à l’heure d’hiver.
Fin août, la Commission européenne a proposé de supprimer le changement d’heure. Une consultation publique lancée à la suite d’une résolution du parlement européen avait en effet montré que 84% des répondants n’en voulaient plus.
L’exécutif européen laisse le choix aux Etats membres d’adopter de façon permanente l’heure d’été ou l’heure d’hiver. Ils doivent communiquer leur décision d’ici avril 2019 au plus tard.
Dans cette perspective, le 31 mars 2019 serait la dernière fois où l’on passe à l’heure d’été, et le 27 octobre 2019 à l’heure d’hiver pour les Etats qui choisissent cette option. La proposition doit toutefois encore être soumise au Parlement et au Conseil européens.
Le calendrier ne pourra donc être respecté que si ces deux instances adoptent la proposition de l’exécutif au plus tard en mars 2019.
Pour Michel Huart, professeur en gestion de l’énergie à l’Université libre de Bruxelles (ULB), le changement d’heure à des fins d’économie d’énergie ne se justifie plus à l’heure actuelle. « Par rapport aux années 70, lorsque le décalage estival a été décrété – essentiellement pour gérer les pics d’énergie après le choc pétrolier de 1973 -, les activités (professionnelles, heures des repas, etc.) ne sont plus aussi symétriques, elles sont beaucoup plus étalées sur la journée », explique-t-il.
Les progrès réalisés en matière de performance énergétique rendent également le changement d’heure obsolète. « Outre l’optimisation de l’éclairage grâce aux ampoules LED, il est désormais possible de se servir de la domotique pour gérer la consommation », ajoute le professeur.
Pour lui, le maintien définitif de l’heure d’hiver ou de l’heure d’été n’entraînera « pas de conséquences significatives » sur la consommation d’énergie. « Le débat concerne plutôt la qualité de vie, l’humeur des gens », poursuit-il.
Car que l’on opte pour l’heure d’été ou l’heure d’hiver, nous ne profiterons pas de la même manière de la lumière du jour. Selon l’Observatoire royal de Belgique, si nous restons à l’heure d’hiver (UTC+1h) toute l’année, le changement sera perceptible en été : le soleil se couchera une heure plus tôt, soit à 21h00 fin juin. Il se lèvera également une heure plus tôt, soit entre 04h30 et 06h00 de mi-avril à fin août.
À l’inverse, si nous optons pour l’heure d’été (UTC+2h), le changement se verra en hiver : le soleil se couchera une heure plus tard, soit entre 17h40 et 19h20 de début octobre à début mars. La Belgique devra alors démarrer sa journée dans le noir plus souvent, n’apercevant le soleil que vers 09h45 fin décembre.
Par ailleurs, « les pays ont tout intérêt à se concerter entre eux et s’aligner sur leurs voisins », ajoute encore le Pr Huart. La Belgique a déjà fait savoir qu’elle souhaitait rester dans la même zone horaire que ses voisins les Pays-Bas et le Grand-Duché de Luxembourg. Une consultation en ligne devrait être organisée pour déterminer l’heure définitive à adopter.
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