Au fait, qui est vraiment saint Nicolas ?
Dans à peine six dodos, saint Nicolas passera dans les maisons apporter cadeaux et friandises aux enfants sages ! Mais d’où vient-il, ce grand saint ?
Nicolas de Myre est né entre 250 et 270 après J-C à Patara, en Asie Mineure (au sud-ouest de l’actuelle Turquie). Il a été l’Évêque de Myre et a mis sa fortune au service de sa communauté de fidèles.
Distribuant de la nourriture dans les villes environnantes, il a aidé de nombreuses familles à sortir de la pauvreté. Le Saint, à qui on attribue plusieurs miracles (comme celui d’avoir ramené à la vie trois enfants qu’un boucher avait découpé en morceaux), est devenu le saint patron des enfants, des marins, des avocats, des prisonniers, des célibataires et des marchands. C’est également le protecteur de la Russie et de la Lorraine.
Les reliques de Nicolas, volées par des Croisés et ramenées en Italie, furent ensuite emportées par un chevalier lorrain. Dans cette région de France, le 6 décembre a longtemps été une célébration encore plus importante que Noël !
Les petits enfants d’aujourd’hui ne peuvent donc qu’admirer sa générosité, car c’est grâce à ses actes de bienveillance et d’altruisme qu’ils reçoivent aujourd’hui sucreries et bonbons ! Ce n’est d’ailleurs qu’à partir du 20e siècle que le chocolat s’est ajouté aux biscuits, fruits secs et fruits séchés que recevaient les bambins jusqu’au 19e siècle.
Aujourd’hui, pain d’épices et spéculoos se sont ajoutés aux plaisirs des petits (et des grands), sans parler des cadeaux !
Un saint, plusieurs traditions
Le saint patron des enfants passe donc, la nuit du 5 au 6 décembre, pour récompenser les enfants sages par des friandises et des cadeaux, chez nous bien sûr, mais également aux Pays-Bas, dans le nord et l’est de la France, au Luxembourg, en Allemagne, en Autriche, en Hongrie, en Pologne, en République tchèque, en Slovénie, en Bulgarie, en Ukraine, en Slovaquie, en Suisse, en Roumanie et en Croatie. Évidemment, tous ces pays n’ont pas les mêmes traditions ! En voici quelques-unes :
En Allemagne, Nikolaus, accompagné de Knecht Ruperecht (Robert le valet), descend du ciel en luge.
En Autriche, Nikolo (ou Niglo) défile le soir du 5 décembre avec les Krampus (des personnages cornus et poilus tout droit sorti de l’enfer). Il questionne les enfants sur leur catéchisme et récompense les bonnes réponses. Mais gare aux coups de bâton des Krampus en cas d’erreur !
Aux Pays-Bas et en Belgique néerlandophone, Sinterklaas arrive en bateau depuis l’Espagne, assis sur un cheval blanc et accompagné de Zwarte Piet, le Père Fouettard que nous connaissons également. Du côté francophone, c’est sur son âne magique que débarque le grand Saint.
Mais au Nord comme au Sud, de même que chez nos voisins français, tous les enfants préparent, plusieurs jours avant le 6 décembre, leurs souliers devant la cheminée pour recevoir, chaque matin, massepain, chocolat, clémentines et guimauves. Le soir du 5, ils laissent un bol de lait et une carotte pour l’âne et un verre d’alcool pour le Saint qui passera dès la nuit tombée.
Saint Nicolas et son acolyte, le père Fouettard
Tous les enfants le savent, saint Nicolas est presque toujours accompagné d’un personnage qu’on aimerait mieux ne pas énerver. Selon notre région, on l’appelle Père La Pouque (Normandie), Hans Trapp (Alsace), Rubelz ou Ruppknecht (Lorraine germanophone), Hanscrouf (Liège), Hans Muff (Belgique germanophone), Houseker (Luxembourg).
Sinistre, il a souvent le visage noir, une grosse barbe, des cornes cachées sous une capuche, il porte des bottes et un grand manteau. Il distribue coup de martinet ou de fouet aux petits chenapans. Pour d’autres, plus chanceux, il est habillé comme un page, a les cheveux noirs, comme son visage, couvert de suite, et apporte charbon ou betteraves aux petits monstres turbulents.
Saint Nicolas et le speculoos
Chez nous, il est de coutume de dire, lorsque le ciel explose de belles nuances de rose le matin, que saint Nicolas est en train de cuire ses speculoos. Mais pourquoi associer ce biscuit à saint Nicolas ?
En fait, le nom «speculoos» pourrait avoir deux origines : «species» pour les épices ou «spéculateur», qui désignait l’évêque. Les premiers speculoos ont effectivement la forme de… saint Nicolas !
De Sinterclaes à Santa Claus
Vous ne le saviez peut-être pas mais le Père Noël, originaire des États-Unis où on le nomme Santa Claus, est en réalité une déformation de Sinterclaes, notre bon vieux saint exporté par les Hollandais au 19e siècle vers le nouveau continent.
En 1823, un journal américain publie le poème «A visit from St Nicholas», aujourd’hui connu sous le nom de «The Night Before Christmas». Il raconte la venue d’un lutin dodu, descendant du ciel sur un traîneau tiré par huit rennes pour distribuer des cadeaux aux enfants, dans la nuit du 24 au 25 décembre.
Du ciel, le Saint déménage ensuite vers le Pôle-Nord où se trouve son usine, l’entreprise Coca-Cola passe par là et apparaît un gros monsieur habillé de rouge et blanc. Et après la Seconde Guerre mondiale, ce cher barbu descend également dans nos cheminées européennes !
La boucle est bouclée et, petits veinards que nous sommes, nous avons droit à deux tournées de cadeaux pour le prix d’un seul saint !
Juliette Rousseau
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