Attention : un label bio ne garantit pas l’absence totale de pesticides, selon Test-Achats
L’organisation de consommateurs Test-Achats a fait contrôler la présence éventuelle de quelque 500 types de pesticides différents sur 40 pommes et poires vendues dans des supermarchés belges.
Bilan : 34 fruits sur les 40 analysés contenaient des pesticides. Sur les sept fruits bio, quatre contenaient des traces de plusieurs pesticides, soit une majorité. Au total, six fruits (trois pommes et trois poires) ne présentaient aucune trace de pesticides.
Si les fruits analysés ne dépassaient pas les limites légales, ces quantités minimes ingérées quotidiennement peuvent néanmoins s’accumuler pour atteindre en fin de compte un niveau plus dangereux pour la santé, met en garde l’organisation de consommateurs.
Même les produits «pour enfants»
Quelque 27 résidus différents ont été détectés au cours de cette étude. Deux fruits contenaient des traces de pesticides dont l’utilisation est aujourd’hui interdite. L’analyse de six pommes et cinq poires, toutes issues de l’agriculture traditionnelle, s’est révélée positive à au moins quatre pesticides différents.
Lors d’un test complémentaire sur des pommes « pour enfants » et des « tomates bonbons », Test-Achats a relevé jusqu’à cinq types de pesticides différents sur un même produit. La plupart des produits contenaient des résidus de pesticides en quantité importante, selon Test-Achats.
Une confirmation de l’enquête de Greenpeace
L’organisation de consommateurs déplore que le législateur ne se montre pas plus sévère, particulièrement en ce qui concerne les produits destinés aux enfants. « Les jeunes enfants atteignent plus vite la dose journalière admissible pour une même quantité de résidus absorbés et peuvent être plus sensibles à certaines substances que les adultes », rappelle-t-elle.
Test-Achats s’inquiète des éventuelles conséquences du TTIP, l’accord commercial en cours de négociation entre l’Union européenne et les Etats-Unis, épinglant que l’utilisation de pesticides est beaucoup moins réglementée outre-Atlantique. En octobre dernier, Greenpeace affirmait avoir trouvé des résidus de pesticides dans 83% de pommes commercialisées par des grandes surfaces dans 11 pays européens, dont la Belgique. Au total, 39 substances avaient été trouvées dans les 126 échantillons analysés (dont 20 issus de l’agriculture biologique).
À nuancer
Entre 2008 et 2013, l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) a analysé près de 11.000 échantillons de fruits et légumes, de céréales et d’autres produits d’origine végétale, en vue de déceler l’éventuelle présence de 400 à 500 résidus de produits phytopharmaceutiques (insecticides, fongicides, herbicides, …). Sur ces 11.000 échantillons contrôlés, 95% satisfaisaient aux limites légales et dans 30% des échantillons, aucun résidu n’avait été décelé.
« Même pour les personnes qui consomment beaucoup de fruits et légumes, l’exposition estimée est, pour la majeure partie des résidus sélectionnés, 10 à 20 fois inférieure à la « dose journalière admissible » (DAJ) », soulignait l’Afsca. L’agence précisait que l’exposition à plusieurs résidus en même temps n’avait pas été prise en considération lors de ce contrôle, « étant donné les connaissances scientifiques actuellement insuffisantes ».
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