6 choses à savoir sur Ebola

6 choses à savoir sur Ebola
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Focus sur quelques affirmations à propos de la maladie.

Avec plus de 4.000 morts à son actif, le virus Ebola fait la Une des journaux depuis plusieurs mois. Face à lui, nous prenons peur, nous l’épions, nous tentons de tout connaître et de l’analyser dans ses moindres détails. Mais finalement, que savons-nous vraiment de ce virus Africain qui parvient même à faire de l’ombre au Sida ?

Une maladie grave…

S’étant transmis à l’homme à partir d’animaux sauvages (certainement des chauves-souris) puis par contacts directs ou indirects interhumains avec des sécrétions ou du sang infecté, le virus Ebola provoque une maladie aiguë, mortelle dans 50 % des cas lorsqu’elle n’est pas traitée.

Apparu en 1976 à Yambuku, un village isolé d’Afrique centrale longeant la rivière Ebola qui lui donne son nom, le virus se propage ensuite vers l’Ouest du continent, pour toucher, aujourd’hui, les zones urbaines et les grands centres.

Depuis le mois de mars 2014, une flambée du virus Ebola sévit et passe de la Guinée à la Sierra Leone, au Libéria, Nigéria et Sénégal. Elle est la plus importante depuis 1976, et a provoqué, en quelques mois, plus de décès que lors de ces trente dernières années.

Fatigue fébrile, douleurs musculaires, céphalées, maux de gorge, vomissements, éruption cutanée, insuffisance rénale, diarrhée… La maladie liée au virus Ebola est parfois difficile à distinguer d’autres maladies infectieuses comme le paludisme ou la méningite.

La période d’incubation du virus varie entre 2 et 21 jours. Durant cette période, le sujet n’est absolument pas contagieux. Une fois le virus présent dans le sang, par contre, le sujet reste contagieux jusqu’à 7 semaines après sa guérison clinique.

Malgré plusieurs traitements en étude pour l’instant, aucun homologué n’a démontré son efficacité à neutraliser le virus. En revanche, des soins précoces axés notamment sur la réhydratation peuvent améliorer le taux de survie. Et deux vaccins sont actuellement testés sur l’homme.

… mais pas la plus dangereuse au monde !

La fièvre jaune est tout à fait comparable au virus Ebola : en moyenne 1 sujet sur 2 survit. La rage, par contre, oubliée des média depuis des années, entraîne 100 % de mortalité. Une fois les premiers symptômes apparus, le patient n’a plus aucune chance de survie.

Autre fait remarquable : en 2014, Ebola a tué 4.033 personnes alors que le Sida tue plus d’un million de personnes par an ! Bien qu’une maladie chronique comme le Sida est difficilement comparable à une maladie aiguë comme Ebola, restons conscient que le Sida est loin d’être éradiqué, et qu’additionné à Ebola, il ne fait qu’enfoncer l’Afrique dans une situation sanitaire d’une rare gravité.

La gent féminine pour cible

Selon l’Unicef, deux tiers des décès survenus par le virus Ebola sont féminins. Particulièrement présentes dans les milieux hospitaliers, les femmes sont surexposées au virus. Ce sont également elles qui traversent les frontières pour commercialiser leurs biens au marché.

Plus encore, les aînées de la famille préparent l’enterrement lorsqu’un décès survient. Lavant et embaumant le corps, elles sont les premières contaminées si le défunt était atteint du virus.

Deux épidémies et non une

L’épidémie du virus Ebola, qui touche principalement l’Ouest de l’Afrique, n’a aucun rapport avec celle qui a tué 43 personnes depuis août 2014 en République Démocratique du Congo. Elle n’est ni son déplacement, ni une transformation du virus, mais bien une souche tout à fait différente de la première.

Une pandémie annoncée ?

À en suivre les média ou les sites de vulgarisation scientifique, le virus Ebola serait déjà à nos portes européennes, prêt à bondir. Les scientifiques ne voient visiblement pas les choses de la même manière : selon toute vraisemblance, Ebola devrait rester sur le continent africain, circonscrit à certaines zones, et ne pas provoquer de catastrophe sanitaire mondiale.

L’absence de traitement effraie, le nombre de morts ces dernières semaines ne fait que rajouter à la psychose ambiante pour lui conférer un air des plus redoutables. Mais, même en zone à risque, le mode de transmission ne permet pas aux scientifiques, pour l’heure, de craindre une expansion illimitée de la maladie. Reste à craindre, par contre, une mutation du virus lui permettant alors éventuellement de survivre dans l’air…

Prudence !

Puisque les vols en direction ou en provenance des pays concernés par le virus Ebola n’ont pas été supprimés, soyez prévoyant en cas de voyage programmé ces prochaines semaines. Se laver les mains au savon et à l’aide d’un gel hydro-alcoolique deviendra la priorité.

L’OMS demande également d’éviter tout contact avec les animaux sauvages ainsi qu’avec une personne atteinte d’une forte fièvre ou déjà infectée par le virus, de bien cuire les produits animaux avant de les consommer, et d’éviter de manipuler ou de manger de la viande de brousse.

Et si, par mégarde, au-delà de toutes ces précautions, vous présentiez une fièvre supérieure à 38,5° C, n’attendez pas pour contacter votre ambassade et vous rendre rapidement à l’hôpital le plus proche ! Surtout si vous êtes une femme…

Floriane Nyssen

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