Julien Vandevenne

Du grain à moudre

Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Faut-il se réjouir de voir Cyril Hanouna privé de direct dès la rentrée prochaine ? Pas sûr…

C’est une petite victoire pour les détracteurs de l’animateur de «Touche pas à mon poste !». Sa chaîne C8 vient se s’engager à diffuser désormais son émission avec un différé allant jusqu’à 45 minutes. Autrement dit, en cas de dérapage ou de débordement sur le plateau, l’éditeur et la production pourront rapidement couper la séquence pour que les téléspectateurs soient épargnés.

Pour Cyril Hanouna, qui faisait du direct une vraie marque de fabrique (souvenez-vous combien de fois il répétait l’heure chaque soir ou alors ses échanges SMS en direct avec des personnalités), c’est un camouflet. Et il n’a sans doute pas d’autre choix que d’obtempérer…

Dans le collimateur de l’Arcom (ex-CSA, Conseil supérieur de l’audiovisuel) à l’heure où les autorisations d’émettre sur la TNT sont en plein renouvellement chez nos voisins français, C8 a voulu donner des gages aux autorités. D’autant que la chaîne a cumulé ces dernières années plus de 7,5 millions d’euros d’amendes en raison des polémiques provoquées par sa vedette controversée… Motifs : insultes, fausses informations, abus verbaux ou publicité clandestine.

Pour cet automne, on peut donc espérer ce que l’on appelle dans le jargon «une meilleure maîtrise de l’antenne», c’est-à-dire moins de polémiques sur le plateau de «TPMP».

Mais que celles et ceux qui n’aiment pas Hanouna ne se réjouissent pas trop vite : à l’instar d’un Donald Trump qui fait de chaque poursuite judiciaire un argument électoral en sa faveur, l’ex-trublion va sans doute tenter de retourner la situation en sa faveur. Je mets ma main à couper qu’il prétendra qu’«on veut le faire taire», qu’«on ne peut plus rien dire», qu’il est «une victime de la liberté d’expression»…

En oubliant, comme d’habitude, que cette dernière s’arrête «là où commence l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi», comme le stipule la déclaration des Droits de l’Homme. C’est-à-dire en cas d’injure, de discrimination ou de diffamation.

Mais ça, il a déjà prouvé maintes fois qu’il s’en tamponnait allégrement le coquillard. Pas vrai, «mes p’tites beautés» ?

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